L’ascension fulgurante de Bio c’Bon

Lancé en 2008, le distributeur français spécialisé dans le bio compte, dix ans plus tard, 123 points de vente et fait travailler 1400 personnes. Pour le président Thierry Chouraqui, le cap des 250 salariés «n’était pas un souci».

Le développement est insolent, avec des magasins qui poussent dans les centres-villes comme des champignons. Parti de rien, Bio c’Bon s’est imposé en moins de dix ans comme le numéro 3 du bio en France avec 123 boutiques, derrière Naturalia (173 points de vente) et Biocoop (500). Au rythme de « 20 à 30 nouvelles ouvertures » prévues par an, le distributeur français compte bien continuer sa fulgurante ascension.

Créée en 2008, l’enseigne verte et jaune emploie aujourd’hui 1 400 personnes dans l’Hexagone : 300 au siège de Paris (XVe) et dans ses trois entrepôts d’Orly, Thiais (Val-de-Marne) et Wissous (Essonne), le reste dans les magasins. « Nous sommes présents dans toutes les régions, sauf l’ouest de la France, se félicite Thierry Chouraqui, le président de Bio c’Bon. On voulait des magasins sympas, clairs, avec des prix accessibles et les produits frais en vedette. Nous avons commencé par nous implanter en région parisienne, parce que c’est là que se concentrait la part de marché la plus importante, puis la Paca, et ainsi de suite. » Un premier magasin ouvert en 2008, trois de plus en 2009, jusqu’au record de 30 ouvertures en 2015… Le rythme moyen est de 200 embauches par an.

Malgré ce succès éclair, le secret est jalousement entretenu autour des résultats de l’entreprise. Thierry Chouraqui accepte juste de confirmer que la croissance annuelle de Bio c’Bon « est plutôt à deux chiffres qu’à un ». Quand le cap des 250 salariés, synonyme de passage au statut d’ETI (entreprise de taille intermédiaire), a-t-il été franchi ? « Je ne sais pas. Peut-être en 2012 », estime le chef d’entreprise. « Le seuil, ce n’était pas notre souci, balaie celui-ci. Dans ce marché qui allait se réorganiser, il nous fallait nous développer vite et trouver les talents pour avancer. Si nous ne devenions pas assez représentatifs, le train allait passer sans nous. » La clé du développement selon lui ? « Adapter les moyens humains et opérationnels et anticiper l’évolution des structures. »

Grossir vite et seule

Pour garder une organisation d’avance, Bio c’Bon vient d’investir dans un entrepôt géant de 12 500 m2 à Athis-Mons, dans l’Essonne. Il ouvrira d’ici le printemps et remplacera les trois bases logistiques existantes. Implantée aussi en Italie, en Espagne, en Belgique, en Suisse et au Japon, la marque a pris le pari de grossir vite, « seule », sans acquisition et sans ouverture de son capital. « Nous trouvions le carburant qu’est l’argent pour nous développer », élude le discret patron dans un sourire.

La première et seule ouverture de capital n’interviendra qu’en décembre dernier. Aeon, le géant japonais de la distribution, a officialisé sa prise de participation de 19,9 % dans Bio c’Bon. « C’est un partenaire industriel et non un financier », veut préciser Thierry Chouraqui. Jusqu’où les ambitions de Bio c’Bon mèneront-elles l’enseigne ? « Tout est prêt. Tout est possible. Nous continuerons d’accompagner le marché. »

Avec un chiffre d’affaires du bio de 8 à 9 milliards d’euros sur un marché de la distribution total de 150, il y a encore de la place.