Le bel été indien du tourisme français 

Selon des premiers chiffres dévoilés par le ministère du Tourisme, le mois de septembre a notamment profité aux campings, tandis que la clientèle étrangère continue de tirer le secteur.

Le scénario avait été anticipé, il tend à se confirmer. Après une saison estivale globalement satisfaisante, les professionnels français du tourisme ont pu prolonger le plaisir au mois de septembre, s’est réjoui le ministère du Tourisme mercredi. La conséquence d’une météo particulièrement douce, mais aussi de l’organisation de la Coupe du monde de rugby.

Dans l’hôtellerie, le revenu par chambre disponible (RevPar, l’un des principaux indicateurs du secteur) a connu une hausse de 9,2 % par rapport à la même période l’an dernier. Même si cette progression a été tirée par les prix, et que le taux d’occupation est resté stable (75,6 %). La fréquentation a toutefois connu une hausse dans certaines destinations, comme les Alpes, les littoraux ou les métropoles – dont certaines ont accueilli des rencontres du Mondial.

Les hébergements locatifs, qu’il s’agisse des résidences de tourisme ou des locations entre particuliers de type Airbnb, ont de leur côté enregistré un taux d’occupation en hausse de 1,7 %, à 57,5 %.

Mais ce sont bien les campings qui apparaissent comme les grands gagnants de cet été indien. Au total, 12,5 millions de nuitées ont été enregistrées en septembre, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2022. Contrairement à la haute saison, les Français ont répondu présent (+7,8 %) tandis que la clientèle étrangère a confirmé son retour en force (+19,1 %).

Alerte sur les prix

Selon le ministère du Tourisme, 34 % des Français ont effectué un séjour en France, soit 7 points de plus que l’an dernier et 5 points de plus qu’en 2019. Cet indicateur doit toutefois être considéré avec précaution, puisqu’il inclut toutes les durées de séjours et tous types d’hébergement (y compris gratuits).

La dynamique des flux internationaux, elle, semble plus certaine, avec des arrivées aériennes en hausse de 24 % en septembre (mais toujours en deçà de leur niveau de 2019).

Moins sensibles à l’inflation, les étrangers avaient déjà tiré la destination France pendant l’été. Au mois d’août, les recettes internationales ont ainsi atteint 8,1 milliards d’euros, selon le ministère, soit 800 millions de plus qu’en août 2022. Depuis le début de l’année, elles culminent à 44,3 milliards, contre 39,6 milliards à la même époque l’an dernier. « Ce qui laisse espérer un nouveau record pour cette année après les 58 milliards d’euros historiques de l’an passé », selon le ministère.

Sauf surprise, 2023 devrait donc être un bon cru, d’autant que la fin d’année s’annonce également sous de bons auspices. Dans l’hôtellerie, le taux de réservation affiche pour l’instant une hausse de 4,8 % en octobre, de 2,9 % en novembre et de 3,1 % en décembre. Mais face à la hausse des tarifs, la ministre du Tourisme, Olivia Grégoire, a de nouveau lancé « un appel à la vigilance sur la préservation de prix raisonnables », notamment en vue des Jeux Olympiques l’été prochain. Si tel n’était pas le cas, « cela pourrait entraîner une baisse de la demande », a-t-elle prévenu.

Par Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Les Echos