Le bio enraye l’érosion du marché mondial du vin

La 27 e édition du Salon mondial des vins bio, Millésime Bio, se tiendra du 27 au 29 janvier à Montpellier. La production mondiale de bouteilles bio explose depuis deux ans avec une croissance annuelle de 20 %, contre 4 % au cours des années précédentes.

Jamais ils ne l’auraient cru. Les vignerons pionniers qui ont créé il y a vingt-sept ans à Montpellier un Salon professionnel du vin bio étaient loin de penser que leur rendez-vous connaîtrait un succès mondial un jour.

Si beaucoup reste à faire, les chiffres du marché montrent que « nous ne sommes plus dans un effet de mode mais face à un phénomène de société », constate Nicolas Richarme, le président de Millesime Bio, le Salon en question qui ouvre ses portes ce lundi avec quelque 1.300 exposants.

Explosion du marché

Tandis que la consommation mondiale de vin stagne, la demande de vin bio s’envole dans cinq pays clés du marché (France, Italie, Espagne, Allemagne, Etats-Unis), passant selon l’institut IWSR de 441 millions de bouteilles en 2013 à 802 millions l’an dernier (2,85 % des ventes totales). La tendance devrait se poursuivre pendant au moins trois ans. « Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de leur santé. Ils sont prêts à payer 30 % de plus pour avoir du bio », explique Nicolas Richarme.

Même avec un tel surcoût, la majorité des vins bio restent  encore très accessibles . L’essentiel de la gamme proposée se situe entre 5 et 10 euros. De grands domaines sont certifiés bio, mais ne l’affichent pas sur l’étiquette.

La France premier consommateur

D’ici à 2023, la France doit doubler l’Allemagne et devenir le premier client du vin bio avec 20 % des volumes consommés, selon IWSR. Avec une telle demande, la production de vin bio a littéralement explosé. L’Hexagone produisait 165 millions de bouteilles bio en 2013, 341 millions en 2018 et en sortira a priori 613 millions en 2023. En France, le nombre de vignerons bio a triplé depuis 2010, au point de représenter désormais 12 % des effectifs. Ces viticulteurs sont en moyenne « un peu plus jeunes et mieux formés techniquement. Plus agronomes », précise Nicolas Richarme.

Le rythme des conversions d’exploitations viticoles s’est également accéléré en Espagne, mais « les rendements sont moins élevés qu’en France, constate l’expert. Le vignoble espagnol souffre de la sécheresse. Les domaines sont plus petits ».

L’Italie premier producteur

C’est ce qui explique que l’Espagne devrait produire moins de bouteilles bio (599 millions d’unités en 2023) que la France en dépit d’un vignoble bio plus étendu – 160.000 hectares attendus en 2023, contre 115.000 en France et 96.000 en Italie.

Du fait de ses rendements plus élevés, c’est l’Italie qui mène le bal dans la production. En 2018, deux fois plus de bouteilles bio étaient vinifiées de l’autre côté des Alpes, et l’Italie devrait encore produire un tiers de volume en plus que la France dans trois ans, avec 924 millions de bouteilles.

Source : Le bio enraye l’érosion du marché mondial du vin | Les Echos