
Le bio : un eldorado qui a aussi ses limites…
Les progressions enregistrées par les produits bio, de l’ordre de + 20 % en grande distribution, sont impressionnantes. Pourtant, une étude publiée par le cabinet Nielsen laisse entrevoir plusieurs limites à cette croissance : saturation de l’offre, concentration des ventes sur les foyers les plus aisés, difficultés à concurrencer les références conventionnelles.Quel potentiel réel pour le bio dans les années à venir ? C’est ce que cherche concrètement à décortiquer la dernière étude publiée par le cabinet Nielsen. La question peut surprendre alors que les ventes de produits bio continuent de croître de 20 % en GMS, dans la continuité des trois années précédentes. Le marché du bio culmine en effet aujourd’hui à 5 milliards d’euros en France et le nombre de lancement de produits se multiplie. Pourtant, considéré comme un relais de croissance réel dans un contexte globalement tendu, le bio bénéficie d’abord du soutien massif des enseignes et des marques. Résultante, la progression du chiffre d’affaires s’appuie avant tout sur le développement du nombre de références. Chaque année, le consommateur se voit ainsi proposer 25 % de produits bio en plus en magasin ! Et depuis 4 ans également, les marques nationales sont le réel moteur de la croissance puisqu’elles assurent à elles seules 70 % de la progression, aux côtés des marques de distributeurs. Pour quelles perspectives demain ?
Un marché qui reste concentré à une cible de clientèle qui recherche du bio avant tout selon Nielsen
A l’heure actuelle, la part de marché valeur du bio s’élève à 4,8 % des produits de grande consommation vendus en hypers et supermarchés. Cela laisse augurer certes une certaine marge de progression mais, pour autant, la consommation de demain peut-elle être intégralement bio ? Non, répondent les experts Nielsen… et loin de là ! En effet, le cabinet estimait l’an passé le potentiel du bio à 11 % de part de marché à l’avenir. Une estimation qui reste de mise en 2019 ! Pourquoi ? Car « le bio convient à un segment de consommateurs français en recherche de bio… et un segment seulement » peut-on lire dans l’étude. En effet 2 achats de produits bio sur 3 restent concentrés sur 20 % des Français, plutôt seniors et aisés, cadres et parisiens. Et les ¾ de la croissance du bio se sont faits auprès de ces mêmes gros acheteurs cette année. En résumé, le bio reste donc très concentré sur sa cible de convaincus même si Nielsen pointe le doigt sur un phénomène nouveau apparu l’an passé : les familles avec jeunes enfants deviennent de gros consommateurs de bio, voyant dans le bio une garantie pour préserver la santé de leurs enfants. Ainsi, les catégories de produits destinées aux jeunes enfants sont dès lors un créneau prometteur pour les produits bio.