Diageo est né de la fusion, en 1997, de Guinness et Grand Metropolitan.Le britannique Diageo dément vouloir céder Guinness

Le leader mondial des spiritueux a réfuté toute intention de se séparer de Guinness et d’examiner sa participation dans Moët Hennessy, filiale de LVMH, propriétaire des « Echos ».

Diageo est né de la fusion, en 1997, de Guinness et Grand Metropolitan. (Shutterstock)

Le coup de tonnerre dans le monde de la bière annoncé vendredi par l’agence Bloomberg n’aura pas lieu. Le groupe britannique Diageo a démenti ce dimanche 26 janvier toute intention de vendre son pôle Guinness, une institution vieille de 260 ans dans les îles britanniques et un poids lourd international. Ces activités sont valorisées à près de 10 milliards de dollars. Diageo est né de la fusion, en 1997, de Guinness et Grand Metropolitan.

Le numéro un mondial, concurrent historique de Pernod Ricard, a aussi réfuté qu’il étudiait l’avenir de sa participation de 34 % dans Moët Hennessy, la division vins et spiritueux de LVMH (propriétaire des « Echos »).

L’agence Bloomberg avait fait part de deux hypothèses de travail pour le leader britannique, connu aussi pour le whisky Johnny Walker. Il donnait l’hypothèse d’un spin-off et d’une introduction en Bourse de la marque de bière. Ou celle d’une vente, selon l’intérêt que manifesteraient d’éventuels acquéreurs.

La Bourse de Londres avait immédiatement réagi, faisant monter l’action Diageo de près de 7 % dans l’après-midi de vendredi, en l’absence de réaction de ce dernier. Celle-ci a fini par arriver ce dimanche, avant la réouverture de la Bourse lundi matin.

Crise ou mauvaise passe

L’américaine Debra Crew, qui a succédé à Ivan Menezes aux commandes de Diageo en juillet 2023, a pris ses fonctions à un moment critique pour l’industrie des spiritueux. L’effondrement du marché chinois, l’inflation et le ralentissement des commandes américaines sont à l’origine d’une période très tourmentée pour ce secteur qui a très largement profité de la période post Covid-19. Diageo a dû lancer un avertissement à la baisse sur ses résultats, au vu des stocks de ses marques au Mexique ainsi qu’au Brésil.

La publication des résultats du groupe en février est donc très attendue et les conjectures vont bon train. Certains analystes parient sur la baisse voire l’abandon pur et simple des objectifs de croissance que le groupe s’est fixé. D’autres estiment que le portefeuille de Diageo devrait être élagué et simplifié.

En juillet 2024, Diageo a annoncé sa première baisse de chiffre d’affaires depuis le Covid-19, sans toutefois revoir à la baisse ses objectifs de croissance annuels fixés entre 5 et 7 %. Le marché américain, qui est à la fois le plus grand et le plus rentable, n’a pas repris. La tendance à une certaine sobriété et le succès grandissant des boissons sans alcool posent question. Tous les industriels des spiritueux souffrent d’une baisse de la consommation. Pour certains experts, Diageo pourrait être mieux placé que ses concurrents pour profiter d’une reprise du marché grâce à son activité dans la bière.

Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/le-britannique-diageo-envisage-de-ceder-guinness-2144682