
Le champagne trinque face à l’inflation et les tensions géopolitiques
Touchées de plein fouet par la morosité ambiante, les livraisons de champagne ont fortement reculé en 2024. La chute est encore plus prononcée pour les expéditions de bouteilles à l’étranger. Les défis s’annoncent nombreux pour le secteur.
« Le champagne est un véritable baromètre de l’état d’esprit des consommateurs », souligne Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne, dans un communiqué publié samedi soir par l’organisation. De toute évidence, l’inflation, les conflits géopolitiques et les incertitudes économiques pèsent sur le moral des clients de la planète entière : où qu’ils soient dans le monde, ils n’ont pas le coeur à la fête.
Les livraisons de champagne ont ainsi globalement reculé de 9,2 % en 2024, à 271,4 millions de bouteilles. C’est 10 millions de moins encore que les 290 millions de cols qu’anticipait en octobre Maxime Toubart, également président du Syndicat général des vignerons de la Champagne.
Le marché français, qui représente 43,5 % de ces expéditions, a enregistré une baisse de 7,2 % sur un an. La fédération des producteurs attribue ce recul à l’instabilité politique actuelle et à la morosité économique. Mais la chute est plus rude encore à l’étranger, qui représente la part du lion des livraisons (56,5 % du total) : les expéditions de bouteilles y ont plongé de 10,8 % en un an, pour atteindre 153,2 millions.
Des récoltes en baisse significative
Les fêtes de fin d’année ont permis d’atténuer la chute : les ventes de champagne avaient reculé de 15 % au premier semestre, la morosité ambiante mais aussi la flambée des prix du breuvage ces deux dernières années ayant fait réfléchir les clients moins aisés. « C’est dans les périodes moins favorables qu’il faut préparer l’avenir, conserver notre trajectoire en matière environnementale, de conquête de nouveaux marchés et de nouveaux consommateurs », a déclaré David Chatillon, coprésident du Comité Champagne.
Cette conquête devra néanmoins se faire sans volumes importants : les producteurs français avaient appelé dès juillet à une réduction des récoltes cette année pour éviter les surcapacités. Mais les pluies excessives et le manque de chaleur ont considérablement limité les volumes récoltés à 8.000 kg l’an dernier, en baisse de 20 % par rapport aux objectifs revus à la baisse par la profession.
Par Ninon Renaud – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/le-champagne-trinque-face-a-linflation-et-les-tensions-geopolitiques-2143422