Le fonds Elliott s’invite chez Pepsi moyennant 4 milliards de dollars

Le fonds activiste Elliott Investment Management devient l’un des principaux actionnaires de PepsiCo. Il appelle à un changement stratégique pour redresser les performances financières du groupe.

Le Pepsi ne serait plus en volume que le quatrième soda le plus vendu aux Etats-Unis, selon le « Wall Street Journal ».
Le Pepsi ne serait plus en volume que le quatrième soda le plus vendu aux Etats-Unis, selon le « Wall Street Journal ». (Shutterstock)
Publié le 2 sept. 2025 à 17:55Mis à jour le 3 sept. 2025 à 06:45
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Un investisseur activiste de poids s’invite chez Pepsi. Le fonds Elliott Investment Management s’est constitué une participation d’environ 4 milliards de dollars chez PepsiCo avec une intention claire : exiger un changement de cap chez le géant des boissons en difficulté, a révélé mardi le « Wall Street Journal ».

A ce niveau, Elliott devient l’un des investisseurs les plus importants de PepsiCo, a écrit mardi le premier dans un courrier au comité de direction du groupe. Dans sa lettre citée par Bloomberg, le fonds souligne que « les défis stratégiques et financiers de PepsiCo ont récemment entraîné de mauvais résultats opérationnels, une forte sous-performance du cours de l’action et une valorisation significativement décotée ».

Outre le soda éponyme, le groupe compte des marques de boisson comme Mountain Dew ou Gatorade, et du côté du snacking, les chips Lay’s, Doritos et les céréales Quaker.

Quatrième du classement

Selon le fonds, PepsiCo peut regagner des parts de marché et améliorer ses performances financières grâce à « une plus grande concentration, des opérations améliorées, un réinvestissement stratégique et une responsabilité renforcée ». De quoi, aux yeux du fonds activiste, booster le cours de Bourse de 50 %.

Elliot affiche son intention de travailler avec le conseil d’administration et la direction du géant des sodas et des snacks pour dérouler son plan de redressement. L’une de ses idées, selon le quotidien américain, serait d’externaliser à nouveau le réseau d’embouteilleurs de PepsiCo à des entités qui seraient détenues par des actionnaires indépendants. Un dispositif déjà en place chez Coca-Cola.

Les partenaires embouteilleurs de Coca-Cola sont des entreprises indépendantes qui achètent les marques et les sirops du fabricant de sodas afin de les embouteiller et de les distribuer. Ce modèle permet à Coca-Cola de se concentrer sur la création et le développement de marques, tout en laissant l’activité d’embouteillage, très coûteuse en matière d’investissements, à des opérateurs externes, dont beaucoup sont des sociétés cotées en Bourse. A titre d’illustration, la valeur de marché de l’embouteilleur de Fanta et Powerade frôle désormais les 300 milliards de dollars.

Les problèmes s’intensifient

Le concurrent direct de Coca-Cola a dû faire face à une pression concurrentielle accrue et à l’évolution des goûts des consommateurs. Son cours de Bourse marque un repli de plus de 25 % en un peu plus de deux ans. Sur la période, la valeur de marché de l’entreprise est passée d’un pic de 270 milliards de dollars en mai 2023 à environ 200 milliards.

Le cours se porte toutefois un peu mieux depuis le début de l’année. La nouvelle de l’arrivée d’Eliott a aussi ranimé le cours, qui a bondi de 6 % en prébourse mardi avant de limiter sa hausse à 2,6 % à l’ouverture.

PepsiCo a été un concurrent direct de Coca-Cola, mais son soda vedette est récemment tombé en quatrième position des ventes aux Etats-Unis (en volume) selon des chiffres cités par le « Wall Street Journal ». Le Coca-Cola domine le classement, suivi par Dr Pepper (groupe Keurig Dr Pepper) et le Sprite (également détenu par Coca-Cola) qui complètent le podium.

Les problèmes de Pepsi se sont intensifiés ces derniers mois en raison des taxes douanières américaines et des comportements des consommateurs toujours plus attentifs à leurs dépenses. Des ménages que les géants américains du fast-food et des boissons cherchent à faire revenir ces derniers mois, de façon très volontariste.

E.Le. avec Bloomberg