Le géant Nestlé porté par le « pet food » et le café en 2020

Le leader mondial de l’alimentation a, malgré un chiffre d’affaires en baisse de 8,9 %, réalisé sa plus forte croissance organique (+3,6 %) en cinq ans, en bonne partie grâce au dynamisme de l’alimentation pour chiens et chats et au café. Des secteurs sur lesquels Mark Schneider, le PDG de Nestlé, compte pour faire mieux en 2021.

« Après la tempête, le soleil revient toujours. » Mark Schneider, le patron de Nestlé, se veut optimiste pour 2021, convaincu que le groupe atteindra une croissance organique proche des 5 %. « Cela ne sera pas une simple formalité. Nous allons devoir beaucoup travailler », a-t-il dit devant la presse, en présentant les résultats pour l’exercice 2020. Le géant suisse continuera d’ajuster au mieux son portefeuille, au profit d’activités haut de gamme et parmi les plus rentables. « Il nous faudra trouver un meilleur équilibre entre cessions et acquisitions », a-t-il précisé. Plus d’opérations de croissance externe auront lieu, alors que, sur douze mois, le titre Nestlé a perdu 6,9 % à la Bourse de Zurich.

La Chine trop faible

Les ventes devront se relancer en Asie et en Chine en particulier , le deuxième marché de Nestlé, où une moindre demande en lait infantile a pesé sur le chiffre d’affaires. Pour atteindre ses objectifs, Mark Schneider compte aussi sur le dynamisme de la demande (+10 %) en alimentation pour animaux, avec la marque Purina, portée par une poussée des adoptions de chiens et de chats, ainsi que des innovations dans le café (Starbucks, Nescafé, Coffee mate) sur le continent américain.

En 2020, « dans un environnement sans précédent », le géant suisse a « enregistré pour la troisième année consécutive une amélioration de la croissance organique, de la profitabilité et de la rentabilité du capital investi. Nous avons poursuivi la revue de notre portefeuille, continué à transformer Nestlé Health Science en un acteur puissant de la nutrition et étendu notre présence dans les services de vente directe aux consommateurs », a expliqué Mark Schneider.

Cessions

Le chiffre d’affaires du groupe a reculé de 8,9 % à 84,3 milliards de francs suisses, suite aux différentes cessions, dont les glaces aux Etats-Unis, la charcuterie Herta et les « laits » d’arachide et bouillies de riz Yinlu. Mais le résultat opérationnel courant s’est établi à 14,2 milliards d’euros en hausse de 4,1 % avec une marge de 16, 9 % en hausse de 220 points de base.

Ces chiffres résultent de la baisse des coûts structurels et des coûts de gestion du portefeuille, ainsi que d’une légère diminution des dépenses marketing au premier semestre. Le bénéfice net de Nestlé a, pour sa part, reculé de 3 % à 12,2 milliards de francs suisses (11,26 milliards d’euros. En 2019, il était en partie gonflé par un gain exceptionnel lié à la cession de l’activité « soins de la peau ».

Priorité au haut de gamme

Les consommateurs ont continué d’acheter des plats préparés tout au long de la pandémie, et Nestlé a mieux tiré son épingle du jeu que le secteur grâce à la cession de divisions moins performantes et aux investissements réalisés dans les segments en croissance comme les aliments d’origine végétale, le café et la santé.

L’activité eau, qui a souffert des périodes de confinement et des fermetures de la restauration, vient d’être délestée des marques locales les moins rentables aux Etats-Unis pour 4,3 milliards d’euros. A l’avenir, le groupe se concentrera sur les eaux à valeur ajoutée, les marques internationales et les eaux pour sportifs. Les produits de haut de gamme, tous segments confondus, totalisent près d’un tiers des ventes globales du groupe.

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Le géant Nestlé porté par le « pet food » et le café en 2020 | Les Echos