
Le numéro deux de la restauration en France fait une percée dans l’hôtellerie parisienne
Olivier Bertrand reprend 6 établissements du groupe JJW en France, dont 2 hôtels 5 étoiles et 2 autres 4 étoiles situés à Paris. Le patron fondateur du groupe éponyme investirait plus de 150 millions d’euros dans l’opération avec les travaux de rénovation prévus.
Déjà à la tête du deuxième groupe de restauration commerciale français , derrière McDo France, Olivier Bertrand pousse les feux aussi dans l’hôtellerie. Le patron du groupe de restauration éponyme, plus connu par ses chaînes Hippopotamus, Léon, Burger King, Quick ou Au Bureau mais aussi ses grandes brasseries parisiennes – Lipp, La Coupole, Le Procope, Vaudeville… -, fait une percée dans l’hôtellerie de prestige parisienne. A la faveur de la cession, décidée vendredi par le tribunal de commerce de Paris, de l’essentiel du pôle français du groupe hôtelier JJW du cheikh saoudien Al-Jaber.
Olivier Bertrand met la main sur la majorité du portefeuille mis en vente par le tribunal, soit 6 des 9 établissements, et surtout d’une pépite, le pôle haut de gamme/luxe de JJW France.
Des 4 et des 5 étoiles
L’homme d’affaires français s’offre 4 hôtels de catégorie 4 ou 5 étoiles, situés dans le huitième arrondissement parisien, ainsi qu’un autre 4 étoiles à Cannes. A ces cinq établissements, s’ajoute un hôtel 3 étoiles sous enseigne Median à Goussainville, à proximité de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.
Olivier Bertrand ne souhaite pas s’exprimer sur son engagement financier. Il aurait, dit-on, mis sur la table 120 millions d’euros, sans parler des travaux de rénovation promis, pour une enveloppe additionnelle d’environ 40 millions.
L’offre globale, d’un montant total de 175,5 millions d’euros, comprend deux partenaires pour les autres actifs mis en vente : d’une part, de la famille Branellec, active dans l’hôtellerie avec Oceania Hotels, et, d’autre part, de l’entrepreneur Jean-Claude Lavorel, qui compte onze hôtels en Ile-de-France et en province. Les Branellec reprennent deux hôtels sous enseigne Median, l’un à Paris – Porte de Clichy -, l’autre à Lyon, qui feront l’objet d’une rénovation, tandis que Jean-Claude Lavorel acquiert un autre Median parisien, situé Porte de Versailles.
Personnage incontournable
Personnage incontournable de la restauration commerciale, et acteur discret de la distribution de boissons, Olivier Bertrand, qui a fondé son groupe en 1997, monte en puissance dans l’hôtellerie de prestige parisienne. Une manoeuvre habile dans une perspective moyen long terme : il investit en bas de cycle espérant profiter de la reprise avec le retour des touristes et voyageurs d’affaires.
L’homme qui s’affiche « autodidacte », possède déjà deux hôtels de luxe dans la capitale : le Saint James Paris, rattaché au réseau Relais Châteaux, et le Relais Christine, situé Rive Gauche et affilié à un autre réseau hôtelier de prestige, Small Luxury Hotels of The World.
Le Saint James Paris rouvrira le 1er juillet, après une rénovation totale sous la houlette de l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez. Il proposera alors 50 chambres et suites, un restaurant gastronomique, un bar bibliothèque, un spa avec Guerlain et des jardins réimaginés.
Feuilleton
Le feuilleton JJW n’est pas terminé, du moins sur le plan juridique. D’aucuns n’excluent pas une action en appel du cheikh Al-Jaber, ce dernier ayant déjà fait appel de la décision du tribunal de relancer le processus de cession. Les deux comités social et économique (CSE) des deux entités juridiques du groupe JJW concernées ont fait de même. Les syndicats CFDT et CGT, ont soutenu le cheikh Al-Jaber. Ils n’ont pas caché leurs inquiétudes pour l’emploi et le devenir de la représentation syndicale.
Du groupe hôtelier JJW en France subsiste désormais trois hôtels de catégorie économique sous enseigne Stars. Un autre 5 étoiles, l’hôtel La Trémoille, fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire parallèle, ouverte depuis fin octobre 2020.
Article de Christophe Palierse – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Le numéro deux de la restauration en France fait une percée dans l’hôtellerie parisienne | Les Echos