Le groupe de restauration Sodexo compte 423.000 salariés dans le monde.Le plan de Sodexo pour atteindre une durabilité « business compatible »

Sodexo a enregistré un bénéfice net de 695 millions d’euros sur son exercice 2024-2025, en baisse de 5,8 %. La multinationale mise sur une stratégie de durabilité pour renforcer son impact social et environnemental.

Le groupe de restauration Sodexo compte 423.000 salariés dans le monde. (Photo Boogie Unlimited)

Une petite forme pour Sodexo, dont le cours baissait jeudi matin de plus de 9 %. Le groupe de restauration collective et de services affiche un bénéfice net de 695 millions d’euros sur son exercice décalé de septembre 2024 à août 2025, en baisse de 5,8 % par rapport à celui de l’année précédente, certes gonflé par une plus-value exceptionnelle liée à la cession d’une activité d’aide à domicile.

Le chiffre d’affaires de Sodexo a atteint 24,07 milliards d’euros, en croissance interne (hors acquisition et à taux de change constants) de 3,3 %, dans le bas de la fourchette de prévision du groupe. Le résultat d’exploitation s’élève à 1,1 milliard d’euros, correspondant à une marge en légère hausse de 2,7 %.

« Nos performances aux Etats-Unis n’ont pas été à la hauteur sur le segment des universités. Mais en février, nous avons changé le directeur de ce segment. Nous nous sommes rapprochés de notre branche sports et loisirs Sodexo Live pour une offre plus complète aux grandes universités américaines qui ont des stades sur leurs campus, nous avons doublé nos équipes de vente et accéléré sur le digital », commenteSophie Bellon, la présidente-directrice générale de Sodexo.

Elle laissera le 10 novembre la direction générale à Thierry Delaporte. Passé par Capgemini et la société de services informatiques Wipro, il a notamment été choisi pour sa connaissance du marché américain, où le groupe réalise quasiment la moitié de son chiffre d’affaires.

Une durabilité « business compatible »

Pour l’exercice 2025-2026, Sodexo vise une croissance interne de son chiffre d’affaires « entre 1,5 % et 2,5 % », mais s’attend à une marge d’exploitation « légèrement inférieure à celle de l’exercice » 2024-2025. 2026 sera une année « où on va accélérer les investissements, ce qui va peut-être peser sur nos marges à court terme mais qui est indispensable pour l’avenir », relève Sophie Bellon.

Sur les critères de développement durable (CSRD) en revanche, la multinationale est particulièrement performante. « Nous sommes clairement leader sur ces sujets, comme nous l’affirment nos commissaires aux comptes », affirme Sophie Bellon. Un nouveau plan est lancé pour accélérer encore dans ces domaines durant les trois prochaines années. Il sera présenté le 12 novembre, mais « Les Echos » en dévoilent les grandes lignes.

« Après le marathon, place au sprint. Nous nous ancrons encore plus sur le terrain, au plus près des gestes quotidiens », souligne Mouna Fassi Daoudi, directrice durabilité du groupe. « Nous faisons le pari d’une durabilité « business compatible », car nous aidons aussi nos clients à mener à bien leurs propres objectifs en la matière », renchérit Sophie Bellon.

Formation et approvisionnement responsable

La stratégie a été pensée avec et pour les équipes, autour de trois piliers. Le premier concerne la responsabilité sociale, à l’égard des 423.000 collaborateurs Sodexo dans le monde afin de leur donner les moyens d’évoluer et de créer de la valeur ajoutée pour la clientèle.

Sodexo s'engage à aller plus loin dans l'approvisionnement responsable, avec des plats bas carbone représentant 70 % des plats principaux d'ici à 2030.
Sodexo s’engage à aller plus loin dans l’approvisionnement responsable, avec des plats bas carbone représentant 70 % des plats principaux d’ici à 2030.Photo Boogie Unlimited

« Nous allons octroyer à nos salariés cette année 15 heures de formation, au lieu de 11,8 heures. Notre taille nous confère un effet d’échelle et un fort impact, sachant que nous servons 80 millions de consommateurs en collaboration avec 150.000 fournisseurs », précise la dirigeante. Les modules de formation concernent tout le personnel, qui dans certains pays ne sait parfois ni lire ni écrire.

Le second pilier, ce sont les clients, avec l’engagement d’aller plus loin dans l’approvisionnement responsable, avec des plats bas carbone représentant 70 % des plats principaux d’ici à 2030. « Nous nous appuyons sur une expertise interne avec 6.000 diététiciens chez Sodexo, et sur le savoir-faire culinaire de nos chefs », pointe Mouna Fassi Daoudi. Elle en convient, « cela est plus facile à mettre en place lorsqu’on est dans un dialogue avec le client, dans une dynamique de coconstruction de l’offre » et un accord… sur son coût.

Mais les attentes des consommateurs, notamment jeunes, poussent dans le bon sens. « L’idée est aussi d’optimiser l’utilisation des ressources alimentaires, de l’électricité, et de l’eau. Déjà plus de 7.000 sites ont déployé notre programme la lutte contre le gaspillage alimentaire, contre 900 en 2021, avec un objectif de réduction du gaspillage de 50 % d’ici à 2028 », précise-t-elle.

Trajectoire net zéro en 2040

Le troisième axe est celui de l’impact sur la société et la planète. Socialement, cela passe par le fonds de dotation Stop Hunger initié par des collaborateurs de Sodexo il y a près de trente ans, pour lutter contre la faim dans le monde.

Pour la planète, le groupe vise une trajectoire net zéro en 2040. « En 2025, la réduction de nos émissions indirectes de carbone atteint 19,1 % par rapport à 2017. Nous adaptons notre feuille de route durabilité aux cultures locales : en Inde, où les repas sont déjà très végétalisés, l’enjeu est plutôt le type d’énergie utilisé ; au Brésil, la consommation de viande rouge est ancrée dans les habitudes, donc il faut trouver un autre levier pour diminuer les émissions de carbone », note encore la directrice, qui a passé des partenariats avec les ONG WWF et WRAP sur le gaspillage.

Par Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Le plan de Sodexo pour atteindre une durabilité « business compatible » | Les Echos