
Le spécialiste du ticket restaurant
Edenred veut encore repousser ses frontières
La maison mère du Ticket Restaurant n’en finit pas d’élargir sa palette de services avec pas moins de 250 programmes différents, dans la mobilité, le paiement interentreprises ou les solutions de motivation… Poursuite de la digitalisation et de la mondialisation de son offre sont ses piliers de croissance, avec d’importants gisements non exploités auprès des PME en particulier.
Toujours plus. Ce sont des objectifs ambitieux qu’Edenred a annoncé lors de sa Journée investisseurs ce mercredi. L’entreprise a dévoilé son nouveau plan stratégique « Next Frontier » 2019-2022, qui fait suite à « Fast Forward » 2016-2018. Ses objectifs ? Une croissance organique annuelle de son chiffre d’affaires opérationnel de 8 % au lieu de 7 % précédemment et de son excédent brut d’exploitation de 10 % au lieu de 9 %, « malgré un environnement économique et politique incertain ».
Depuis sa scission du groupe AccorHotels en 2010, Edenred n’en finit pas d’élargir son portefeuille de services au-delà de son fameux Ticket Restaurant. Au point de devenir selon lui « un partenaire au quotidien du monde du travail », avec plus de 250 programmes déclinés. Sa plate-forme d’intermédiation et de paiements connecte plus de 50 millions de salariés – dans 830.000 entreprises -, à 2 millions de commerçants partenaires. Et ce « grâce à une digitalisation et une mondialisation heureuses », souligne Bertrand Dumazy, PDG d’Edenred, qui peut par ailleurs se féliciter d’enregistrer un bond de 20,7 % de l’activité au troisième trimestre 2019, à 393 millions d’euros.
Economies d’échelle
La France ne pèse plus en effet que 16 % du chiffre d’affaires de l’entreprise qui sévit désormais dans 46 pays. Le coeur de métier historique, les avantages aux salariés (alimentation, loisirs, bien-être), représente 65 % de l’activité contre 74 % en 2015, tandis que les solutions de mobilité (carburant, péage, maintenance, voyage d’affaires) atteignent les 25 %, et les services complémentaires (paiement interentreprises, cartes cadeaux, programmes sociaux publics) 10 %.
« Entre 2015 et 2018, nous avons changé de taille par croissance organique et acquisitions ciblées, avec une hausse de 54 % de notre volume d’affaires proche de 30 milliards d’euros, de 29 % de notre chiffre d’affaires à 1,38 milliard l’an dernier et de 44 % de notre profit net à 254 millions. Plus on grossit, plus on bénéficie d’un effet de levier et d’économies d’échelles », poursuit Bertrand Dumazy.
Saut technologique
C’est aussi un saut technologique qu’a franchi Edenred, « digital du sol au plafond » pour reprendre l’expression de son PDG, qui injecte 250 millions d’euros par an dans l’innovation . « Et nous allons continuer : ces investissements représentaient 5 % de notre chiffre d’affaires, on va passer à 6 % ou 7 % par an », précise encore Bertrand Dumazy, profitant d’un endettement maîtrisé et d’un free cash flow rapporté à l’excédent brut d’exploitation de 65 %.
Si le volume d’affaires traité par Edenred est à 29 % sous forme digitale (32 programmes sont déjà disponibles sur mobile), contre 61 % pour les cartes et 10 % pour les titres papiers, l’objectif est de passer en 2022 à 48 % en digital, 48 % en carte, et 4 % seulement en papier.
Et le potentiel de développement est encore très important. « Nous visons notamment le marché des PME, 15 fois moins pénétré que celui des moyennes et grandes entreprises, grâce justement à la technologie qui permet du sur-mesure et sur laquelle nous sommes très en avance sur la concurrence », note le PDG.
La croissance est aussi géographique. « L’Europe reste notre premier moteur, suivie de l’Amérique Latine et de l’Amérique du Nord, où le paiement interentreprises croît de 20 % par an. Quant au reste du monde, il ne pèse que 10 % du chiffre d’affaires mais est aussi en pleine expansion », relève Bertrand Dumazy, qui attend un bénéfice opérationnel record cette année entre 520 et 550 millions d’euros. Les investisseurs approuvent le menu pour le moment : la capitalisation boursière a triplé en trois ans, pour atteindre 11 milliards d’euros.
Source : Le spécialiste du ticket restaurant Edenred veut encore repousser ses frontières | Les Echos