Léon de Bruxelles : le nouveau coup d’éclat de Groupe Bertrand

Le numéro deux français de la restauration commerciale – derrière le géant McDonald’s – vient de sceller un accord de reprise du spécialiste de la formule moules frites avec Eurazeo PME, son actionnaire majoritaire. En moins de quatre ans, son discret mais habile patron fondateur, Olivier Bertrand, a mis la main sur Quick, les brasseries Frères Blanc, et l’opérateur diversifié Groupe Flo.

 

 

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Léon de Bruxelles représente un réseau de 82 établissements ayant réalisé un chiffre d’affaires sous enseigne de 117 millions d’euros l’an dernier.

Décidément, la boulimie d’Olivier Bertrand paraît sans fin… Deux ans après  la reprise de Groupe Flo et – entre autres – de ses brasseries parisiennes et de sa chaîne Hippopotamus, le patron fondateur de Groupe Bertrand est désormais sur le point d’avaler Léon de Bruxelles, soit un réseau de 82 établissements ayant réalisé un chiffre d’affaires sous enseigne de 117 millions d’euros l’an dernier.

Le numéro deux français de la restauration commerciale – derrière le géant McDonald’s – vient en effet de sceller un accord avec Eurazeo PME, l’actionnaire majoritaire du spécialiste de la formule moules/frites (avec 60,5 % du capital), après lui avoir adressé « une offre ferme d’achat portant sur la totalité de sa participation », a annoncé le pôle d’investissement d’Eurazeo spécialisé dans les entreprises de taille intermédiaire. Le produit de cession s’élève à 24,1 millions d’euros, soit un multiple de 1,5 fois son investissement initial, a précisé le cédant. Sur cette base-là, le prix d’achat pour 100 % du capital avoisine 40 millions. La valeur d’entreprise, dette comprise donc, n’a pas été communiquée. Pour mémoire, Eurazeo a acquis Léon de Bruxelles en 2011 à la faveur de  l’absorption d’OFI Private Equity , lequel contrôlait la chaîne depuis 2008.

Projet qui fait sens

En bonne voie, son rachat par Groupe Bertrand dépend aussi de l’avis des autorités de la concurrence. Autre actionnaire de Léon de Bruxelles, Céréa (qui détient 25 % du capital, le solde étant détenu par le management) doit sortir également du tour de table.

Le numéro deux de la restauration commerciale a été retenu au terme d’un nouveau processus de vente, engagé au début de l’année et confié à la banque Rothschild. Détail loin d’être anecdotique : Groupe Bertrand n’a pas participé au précédent mené en 2017 et finalement jugé infructueux par Eurazeo PME. Deux ans plus tard, l’habile Olivier Bertrand a donc raflé la mise, d’autres candidats dont des sociétés d’investissement étant également en lice. « Nous avons estimé que le projet de Groupe Bertrand était celui qui faisait le plus de sens. Ce choix est totalement assumé avec le management [de Léon de Bruxelles, NDLR] », souligne Pierre Meignen, directeur Associé et membre du directoire d’Eurazeo PME.

Trentième anniversaire de l’enseigne

Coïncidence fortuite, Léon de Bruxelles change à nouveau de main, alors même que l’enseigne fête son trentième anniversaire, la première ouverture, place de la République à Paris, remontant à juillet 1989. La chaîne s’apprête aussi à entrer dans le giron de Groupe Bertrand au moment où elle nourrit de nouvelles ambitions avec le récent lancement d’un nouveau concept de restauration rapide de qualité, Le Fish’Tro de Léon . De son côté, Groupe Bertrand, soit 2 milliards d’euros de volume d’affaires en 2018 – avec l’activité des franchisés – s’impose plus que jamais comme le consolidateur du marché français de la restauration, complétant à nouveau habilement son portefeuille de marques.

Entre la fin 2015 et le début 2016, Groupe Bertrand a ainsi avalé Quick, afin d’alimenter le développement de Burger King, dont il détient la franchise exclusive depuis la fin 2013, mais aussi le groupe Frères Blanc et ses brasseries parisiennes (Le Procope, La Fermette Marbeuf, Au Pied de Cochon, Chez Jenny ou Le Grand Café Capucines…). Courant 2017, Olivier Bertrand a remis le couvert avec Groupe Flo, soit à nouveau d’emblématiques brasseries parisiennes – La Coupole, Bofinger et Petit Bofinger, Le Boeuf sur le Toit, Le Vaudeville… -, mais aussi Hippopotamus.

A la fin 2018, Olivier Bertrand, qui a créé son désormais petit empire de la restauration en 1997, a fait sensation en prenant  5 % du capital de l’opérateur de restauration collective et concédée Elior , sachant que ce dernier avait annoncé son projet de scission. Courant avril, sa participation a été ramenée à 4,93 %, en raison d’une augmentation du nombre total d’actions.

Source : Léon de Bruxelles : le nouveau coup d’éclat de Groupe Bertrand | Les Echos