
Les 5 points-clés à retenir du Congrès du Snacking 2019
Food Service Vision au Congrès du Snacking 2019La 10e édition du Congrès du Snacking, « le rassemblement de celles et ceux qui font et analysent la restauration rapide en France », s’est tenue le 4 juin 2019 à Paris, et nous y étions. Organisé par France Snacking, l’événement a débuté par une rétrospective de la décennie passée qui a mis en exergue l’incroyable évolution du secteur. Maria Bertoch, food service industry expert chez NPD Group, a rappelé que la restauration rapide était le seul segment contributeur de croissance en nombre de visites, avec une PDM passée de 60 % à 63 % en 10 ans. L’experte a aussi indiqué que le snacking était de plus en plus structuré, les chaînes représentant 67 % des visites en 2018 vs en 2008. Foisonnement d’innovations et de concepts, diversification des acteurs et montée en gamme des offres étaient aussi au menu des débats de cette journée, dont voici notre synthèse en 5 points-clés.
>> ENGAGEMENT. C’était la thématique centrale de ce 10e Congrès, et chaque intervenant y a fait mention. « Nous sommes tous conscients de l’évolution de la société. Les Millenials exigent des changements, et cela se concrétise dans leurs choix et achats », a lancé François Blouin, président-fondateur de Food Service Vision, avant d’évoquer les bons scores de l’écologie chez les jeunes aux Européennes. Une prise de conscience qui se porte tant sur l’assiette que sur les emballages : 43 % des clients livrés souhaitent des packagings écofriendly, selon ce cabinet, qui croit en une popularisation des récipients réutilisables. « Nous sommes clairement dans l’ère du consommer moins mais mieux. Les consommateurs sont en quête de produits plus propres et plus traçables », a formulé Lydia Rabine, strategic insight manager chez Kantar Worldpanel. Toutefois, « si 86 % des Français veulent consommer responsable, seuls 46 % pensent que les marques leur proposent des solutions adaptées ». Les experts s’accordent à dire que les leviers marketing habituels sont grippés. « Nous sommes dans un modèle rupturiste. Le digital rend l’information plus accessible et le contexte anxiogène pousse les consommateurs à faire des choix plus radicaux. Il est primordial d’apporter de nouvelles réponses et de repenser sa stratégie marketing, en exploitant le côté responsable et engagé de ses démarches et produits », pense Lydia Rabine. Pour Nicolas Nouchi, directeur des insights chez CHD Expert, « le consommateur envisage une vie plus engagée et plus responsable à la maison, et attend de plus en plus d’efforts en RHD, voire de l’exception ». Et Adeline Roldao-Martins, dg de Pokeria (voir plus loin), de résumer : « S’engager, c’est mieux comprendre les consommateurs ! »
>> FLÉXITARISME. « Le végétal devient un choix, jugé meilleur pour la planète », a lancé François Blouin. En atteste, selon lui, l’essor des bars à salades et des pokés. Pour les experts, pas de doute, le fléxitarisme se développe en France. Kantar Worldpanel annonce + 26 % de CA pour les produits alimentaires végétaux au 1er trimestre 2019. Mais si la consommation de viande baisse à domicile, elle serait en progression en RHF, poussée par l’essor des burgers et équivalents. « Les comportements sont bien distincts à domicile et au restaurant », a insisté Maria Bertoch. L’assistance a notamment pu assister à la présentation de Pokeria, une adresse 100 % végétale qui séduit et sera dupliquée. « Nous voulons casser les préjugés qui existent sur la restauration sans viande en proposant un concept à la fois 100 % végétal et très gourmand, axé sur le plaisir », a précisé sa fondatrice, avant d’indiquer que la France compte, à date, 5 % de végétariens/végans, mais 30 % de fléxitariens.
>> EXPÉRIENCES. Ce sujet s’impose toujours plus dans le snacking. « À l’heure où tout est disponible sur smartphone et peut être livré, il faut créer des lieux de destination à forte valeur ajoutée, des lieux de vie et de convivialité qui peuvent aussi séduire en soirée », a expliqué Maryline Mesiano, directrice F&B chez Unibail-Rodamco, en citant pour exemples les 2 récentes ouvertures des Tables de Vélizy et des Tables du Carré. « Ces lieux ont été pensés dans leur ensemble. Sur les 23 concepts de Vélizy 2, une dizaine a été spécialement conçue pour ce centre », a poursuivi Maryline Mesiano, avant de poursuivre : « Il faut créer de la différence et de la nouveauté. Les gens ne voient plus le centre commercial comme un lieu de shopping mais comme un lieu de détente, que l’on peut fréquenter longuement en famille ou entre amis. » Thierry Bart, dg des opérations pour Eataly, a confirmé la volonté de l’enseigne de proposer des concepts de restauration qualitatifs pour tous les moments de la journée et pour toutes les envies. « Nous voulons faire vivre des expériences aux clients », a-t-il lancé.
>> RETAIL. Marie-Pierre Membrives, fondatrice de Tastebuds, a cité des exemples de « lieux polymorphes, hybrides, proposant des expériences à 360° » réussis, dont certains Franprix. Selon elle, « cette enseigne hybride par excellence propose de vrais lieux de vie » avec son concept Mandarine, mais aussi avec Darwin testé à Paris-Opéra. « Un arbre, de jolies tables… On se croirait sur une place de village ! Avec, en plus, une large gamme de produits froids et chauds à consommer sur le pouce, dont de bonnes petites pizzas et un bar à salades, mais aussi un vrai bar avec bière pression. Tout cela crée une ambiance conviviale unique, qui séduit les habitants du quartier et au-delà. » Maria Bertoch a confirmé que « les acteurs du retail, GMS et proxi, ont de plus en plus de motivation pour ne plus être que le frigo des Français, mais aussi leur cantine, à midi comme en soirée ». Alexandre de Palmas, directeur exécutif proximité de Carrefour France, a par exemple annoncé que le concept Bon App’ sera bientôt réinventé, surtout pour les unités de centres-villes, afin d’arborer un univers et des codes plus modernes, plus adaptés aux attentes d’aujourd’hui.
>> DIGITAL. Un autre sujet clé de ce Congrès fut la livraison, qui s’étend à toutes les restauration : la PDM des pizzas sur la restauration livrée serait passée de 40 % à 20 % en 10 ans. « Nous anticipons un doublement du CA lié à la livraison de repas en France sur les années à venir », a indiqué François Blouin. Pour l’expert, il est « essentiel de repenser les points de vente » pour faciliter cette activité sans perturber l’expérience client. NPD Group a rappelé que la livraison participe à la déstructuration des consommations et booste l’activité du soir, passée de 17 % à 28 % du CA de la restauration commerciale ces dernières années. Pour CHD Expert, « le digital est déjà très présent et sera partout. Il simplifie la vie des clients et se trouve au cœur de pas mal de ruptures. Il participe à l’expérience client, aujourd’hui déterminante pour tous les points de vente ».
Source : Les 5 points-clés à retenir du Congrès du Snacking 2019 – B.R.A. Tendances Restauration