
Les burgers font toujours saliver les Français et les chaînes
Le sandwich protéiné est plus que jamais un produit phare pour les estomacs tricolores. Selon le cabinet NPD, il est le plus consommé en restauration rapide, avec un taux de prise de 21 %. La demande stimule le déploiement de nouvelles enseignes en France, notamment d’origine nord-américaine. La concurrence fait rage.
Si l’on parle de substitut à la viande bovine depuis quelque temps, le burger continue de faire saliver les Français. Il reste un produit phare de la restauration hexagonale, tout en étant désormais disponible en grande surface. Du phénomène de « burgermania », on est passé à un marché mature.
Selon le cabinet NPD, le burger demeure ainsi le plat le plus consommé en restauration rapide, avec un taux de prise de 21 % – c’est-à-dire qu’un client de fast-food sur cinq consomme ce type de sandwich protéiné. Cet engouement s’explique par la multiplication des points de vente, le succès des enseignes dites « premium » et le développement de la livraison à domicile ou au travail.
Nouvelles enseignes premium
Si McDo continue son expansion, avec une trentaine d’ouvertures, de nouvelles enseignes ont amorcé leur déploiement en France. Alors que des hamburgers français percent ou tentent de décoller (Big Fernand – une cinquantaine d’unités -, Mamie Burger, Bioburger, etc…), des chaînes nord-américaines au positionnement plutôt « premium » se bousculent au portillon.
Steak’n Shake, créé en 1934 de l’autre côté de l’Atlantique, a ouvert son premier établissement en France à Cannes en mai 2014. Il en compte désormais 26. Ses responsables en prévoient 14 supplémentaires cette année. « Le cap des 50 restaurants, que nous visons pour début 2021, est clé. On commencera alors à être vraiment visible sur le marché », commente le directeur général Europe de Steak’n Shake, Hervé Poirier. La chaîne, qui privilégie la franchise, a toutefois du déchet. Après celui de Nancy, l’été dernier, ses deux restaurants parisiens ont fermé à leur tour en novembre, en raison, une fois de plus, d’un différend avec le franchisé.
Concurrence féroce
De son côté, Five Guys, qui s’est lancé à Paris au début de l’été 2016, dispose aujourd’hui de 16 établissements avec un développement en propre, avec des restaurants qu’il contrôle. Sa couverture nationale prend forme avec, à court terme, des implantations à Strasbourg, Lyon ou Toulouse, tandis que sa présence parisienne va se renforcer avec son arrivée aux Halles, au coeur de la capitale.
Autre américain, Carl’s Jr., apparu en France fin 2017 avec une première unité dans le Var, a calé son plan d’expansion. « L’objectif est d’atteindre les 120 restaurants en dix ans. Nous avons ciblé les 30 premières agglomérations françaises avec une trentaine de franchisés. La priorité va aux dix principales », explique Stéphane Brescia, le directeur général du groupe familial Brescia Investissement, en charge du développement de Carl’s Jr. en France.
Burger King aussi
Et puis il ne faut bien sûr pas oublier le retour sur le marché français de Burger King et sa montée en puissance, pilotée par le groupe Bertrand , est l’autre fait majeur d’un segment burger en pleine effervescence. A la fin 2019, la chaîne réunissait 340 points de vente, dont 196 ex-Quick convertis, générant un milliard d’euros de ventes.
L’essor de tous ces acteurs génère une très forte concurrence, et certains y perdent logiquement des plumes. En témoigne la mise en redressement judiciaire, mi-janvier, du réseau de franchise Speed Burger (32 établissements).
Même le géant de la viande Charal, de loin le numéro un du burger en grande surface (34 millions de burgers vendus par an, dont 20 millions en rayon frais), en a lui même souffert. « Nous avons eu une fin 2018 compliquée du fait de la concurrence de la restauration. Nous avons en conséquence, travaillé le coeur de notre produit, le steak, dans une optique de « premiumisation ». Et nous avons retrouvé la croissance en cours d’année 2019 avec une hausse de 4 % sur les six derniers mois », relate la directrice marketing de Charal, Stéphanie Bérard-Gest.
Article de Christophe Palierse, Les Echos – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Les burgers font toujours saliver les Français et les chaînes | Les Echos