Les chiffres fous d’Atacadao, l’enseigne discount brésilienne de Carrefour qui arrive en France
Pour faire face à l’inflation, Carrefour entend accélérer le déploiement de son enseigne pour particuliers et professionnels Atacadao au Brésil. Le groupe va même lancer cette enseigne en France à l’automne 2023. Retour sur les chiffres fous de cette chaîne discount qui représente les trois quarts des ventes de la filiale brésilienne du géant français.
Un premier magasin « cash and carry » Atacadao, une marque brésilienne du groupe Carrefour, devrait voir le jour en France d’ici à l’automne 2023. (Shutterstock)
Carrefour, qui nourrit de grandes ambitions en Amérique latine, vise 30 ouvertures de magasins par an. Mieux, l e PDG du groupe, Alexandre Bompard, a expliqué vouloir lancer cette enseigne en France. Retour sur les chiffres fous qui montrent le succès phénoménal de cette enseigne dite de « cash and carry ».
· 72 % des ventes de Carrefour au Brésil
Le succès du « cash and carry » au pays du football ne retombe pas. Il tient au fait de rassembler en un seul lieu deux formes de distribution bien connues : la vente en gros aux professionnels, à l’instar d’un Métro, et la vente aux particuliers.
Les brésiliens ont un tel engouement pour ce type de magasins qu’Atacadao est responsable de la hausse de 60 % du chiffre d’affaires de Carrefour au Brésil sur les cinq dernières années. L’enseigne discount génère à elle seule 72 % des ventes et 80 % de la rentabilité de la filiale brésilienne du géant français de la grande distribution.
· Des prix inférieurs de 10 à 15 %
Atacadao ne pratique pas ou très très peu les promotions (seulement 2 % des ventes). Les prix bas de l’enseigne ont lieu toute l’année. Ils sont en moyenne inférieurs de 10 à 15 % par rapport à ceux d’un hypermarché classique.
Cela est rendu possible par la massification des achats et des conditionnements plus gros. Les acheteurs d’Atacadao travaillent comme de véritables traders négociant au plus près les prix du sucre, du lait, de la bière ou encore du riz. Par ailleurs, plus les volumes sont gros, moins le prix est cher. Les saucisses sont ainsi vendues par lot de 25 et le riz par paquets de 5 kg. Les professionnels peuvent en acheter 6 d’un coup et même négocier le prix avec le directeur du magasin.
· 9.000 références seulement
Une autre manière d’Atacadao pour faire baisser est de réduire le nombre de références. L’enseigne en compte en moyenne 9.000 contre 40.000 pour les grands magasins. Elle négocie aussi avec ses fournisseurs des séries exclusives. Comme dans des magasins de hard discount classiques, les grandes marques sont affichées en tête de gondole tandis que les rayons sont principalement fournis en secondes marques ou des sous-marques.
Les produits sont présentés sur des palettes ou des cartons empilés parfois jusqu’au plafond, explique Le Parien. Il n’empêche, à la différence de l’image d’un hangar poussiéreux réservé à la vente en gros au professionnel, les magasins sont entretenus, bénéficient d’un parking couvert pour les clients et d’une baie vitrée donnant sur la surface de vente.
· 170 villes
Racheté par Carrefour en 2007 à ses fondateurs pour 825 millions d’euros, Atacadao dénombrait alors quelque 34 magasins « cash and carry ». L’enseigne en compte désormais 258, dans 170 villes, ouverts sept jours sur sept, et emploi 60.000 personnes pour les faire tourner.
L’objectif de Carrefour est d’atteindre un parc d’environ 500 unités d’ici quatre ans dans tout le Brésil (un pays grand comme l’Union européenne). Le premier magasin Atacadao en France devrait également bientôt voir le jour. Le groupe prévoit d’en ouvrir un d’ici l’automne 2023, en Île-de-France.
· 60 à 80 millions d’euros de chiffre d’affaires par magasin
Contrairement à ce qu’on pourrait s’imaginer, le succès d’Atacadao n’est pas réservé aux favelas. L’enseigne fonctionne même mieux dans les zones d’habitation de la classe moyenne, où un magasin peut dépasser les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Dans les quartiers les plus pauvres, ce montant s’élève tout de même jusqu’à 60 millions d’euros. Mais la véritable force de la marque est que, dans les deux cas, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) de ses magasins atteint ou dépasse les 7 %. A titre de comparaison, la marge d’Ebitda du groupe Carrefour était de 6,2 %.
Par Enrique Moreira – A retrouver en cliquant sur Source