
Les hôteliers espèrent un « effet démultiplicateur » des JO en 2025
Après une année 2023 très dynamique, cette année a marqué le pas dans le secteur au premier semestre, avant des mois de septembre, octobre et décembre prometteurs, selon KPMG. L’effet d’image des JO et de gros événements devraient être porteurs l’an prochain pour la destination France.
Succéder à une année record n’est jamais simple. 2024 n’échappera pas à la règle. Après le très bon score de 12 % de hausse en 2023 en matière de recettes touristiques internationales, l’année en cours s’annonce bien plus mitigée. Dans la seule hôtellerie, qui avait presque réussi l’an dernier à revenir au niveau élevé de fréquentation de 2019, la perte de vitesse de juin et juillet pèsera dans la balance.
Durant les six premiers mois de 2024, les nuitées – 100 millions – étaient ainsi en retrait de 2,2 % selon la nouvelle édition de l’étude « L’Industrie hôtelière française » de KPMG. Ce sont les comportements des Français, chez qui les inquiétudes pour leur budget persistent, qui sont en cause, avec un recul de 3,6 %. Alors que les étrangers ont continué sur leur lancée et accru leur fréquentation de 0,3 %.
Attentisme
Les Jeux Olympiques ont largement contribué à bouleverser le jeu. Ils ont pesé sur le tourisme d’affaires qui a préféré attendre des jours plus favorables et moins coûteux avec, en parallèle, un report d’une partie des voyages de loisirs après la troisième semaine d’août. Météo maussade et week-ends d’élections ont encore compliqué la donne.
Mais l’effet positif des JO a démarré deux jours avant la cérémonie d’ouverture. Durant les 19 jours de compétitions, à Paris et aux alentours ainsi que dans les huit métropoles accueillant des épreuves, les nuitées payées par des Français étaient en hausse de 12 % et celles réglées par des étrangers, de 16 %.
« Septembre et octobre s’annoncent exceptionnels »
La fin de 2024 se présente comme plus porteuse que son début. « Septembre et octobre s’annoncent exceptionnels. Un rattrapage des taux d’occupation s’effectue. Et si novembre ne semble pas pour l’instant au niveau, décembre se dessine déjà pas mal. 2024 devrait au final être à peu près étale. Et si le chiffre d’affaires finit en retrait de 1 à 3 %, il n’y aura pas de quoi s’affoler après l’année 2023 que le secteur a connue », estime Stéphane Botz, associé et directeur national Hospitality de KPMG.
Les perspectives pour 2025 sont encourageantes. Paris 2024 aura un effet démultiplicateur sur la destination France avec la mise en scène emblématique de la ville.
Stéphane Botz Associé et directeur national Hospitality de KPMG
Londres comme Rio avaient connu, eux aussi, un creux des taux d’occupation l’année de leurs JO. « Les perspectives pour 2025 sont encourageantes. Paris 2024 aura un effet démultiplicateur sur la destination France avec la mise en scène emblématique de la ville. L’effet jouera à plein pour les palaces notamment. En outre, de grands Salons comme le Paris Air Show du Bourget sont au programme », note Stéphane Botz.
Le niveau de prix atteint l’an dernier a pu aider les professionnels à faire face aux fluctuations d’activité. Le secteur avait en effet pu capitaliser en 2023 sur une hausse des tarifs allant de 4 à 12 % selon les catégories et lui permettant d’absorber la progression des charges d’exploitation. En outre, certains comme Accor ont déjà intégré l’intelligence artificielle dans leur manière de moduler les prix, avec des gains en chiffre d’affaires de 10 à 20 %.
Le renouveau des séminaires
Les projets hôteliers ne manquent d’ailleurs pas. 9.000 chambres dans 80 lieux devraient voir le jour ou faire l’objet, pour un tiers, d’une rénovation d’envergure à l’horizon 2027 selon le décompte de KPMG. Cette fois-ci, d’autres métropoles feront davantage le plein que Paris, la capitale ayant mis les bouchées doubles pour ouvrir les établissements avant les JO. Les métropoles de Lille et de Nice Côte d’Azur arrivent en tête, devant Bordeaux et dans une moindre mesure Lyon.

Il faudra cependant compter sur la poursuite des arbitrages de consommation réalisés par des Français qui n’ont plus à combler les frustrations de vacances et sorties qui les ont poussés à moins regarder à la dépense une fois les confinements et couvre-feux liés au Covid terminés.
Les entreprises, en revanche, ont davantage besoin de souder leurs équipes. « Les séminaires connaissent un vrai renouveau alors qu’on les avait annoncés comme morts il y a deux ans », remarque Stéphane Botz. Les versions se tenant au vert se montrent donc en plein essor. D’autant que les exigences liées à la RSE incitent à privilégier la proximité avec la nature plutôt que les voyages lointains. Résultat : le cabinet d’audit et de conseil observe une montée en gamme et l’arrivée de nouveaux opérateurs qui jouent la carte business en semaine et loisirs le week-end.
Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/hotels-des-perspectives-encourageantes-pour-2025-2122585