Nouveaux formats de points de vente, intégration de nouveaux lieux de consommation, renforcement de la stratégie digitale constituent de réelles opportunités de croissance selon la dernière étude publiée par le cabinet Xefi-Precepta.
Face à une hausse du pouvoir d’achat que Xerfi-Precepta qualifie de « timide » et une contraction de la fréquentation touristique, le cabinet spécialiste prévoit une progression mesurée du chiffre d’affaires des professionnels français de la restauration commerciale, avoisinant les 3 % en 2016. Au jeu des prévisions, les experts Xerfi-Precepta restent tout aussi prudents pour les années à venir, avec des taux prévisionnels de 4 % en moyenne par an d’ici à 2020, soit un niveau deux fois moins élevé qu’au tournant des années 2010. Ils soulignent toutefois la sur-performance de la restauration rapide qui a vu son CA bondir de 36 % ces 6 dernières années. Dans ces conditions, l’étude baptisée sous la bannière : « La restauration commerciale – Gagner le pari de la digitalisation, des nouveaux formats et lieux de consommation » envisage deux leviers principaux pour actionner des relais de croissance. D’une part, la capacité des entreprises de restauration à intégrer des écosystèmes dynamiques (centres commerciaux, grandes surfaces alimentaires (GSA), zones de transit, enceintes sportives…). D’autre part, leur faculté à saisir les opportunités liées au digital et à la consommation collaborative.

Sortir d’une concurrence exacerbée

En effet, le secteur de la restauration commerciale voit une intensification de la concurrence sans précédent souligne le cabinet. De par l’arrivée de nouveaux acteurs type « fast casual » sachant allier qualité des produits et marketing soigné. Mais aussi d’une grande distribution alimentaire qui lorgne de plus en plus avidement sur le créneau du snacking en créant des corners voire de réels espaces de consommation sur place. « La concurrence des GSA pourrait bien monter d’un cran si leurs expérimentations de e-commerce alimentaire en zone urbaine s’avéraient concluantes, à l’image du site de service de livraison express de Carrefour à Paris », remarquent d’ailleurs les experts Xerfi-Precepta. Selon eux, avec leurs concepts innovants, comme par exemple la vente à distance de repas préparés en cuisine ou bien de kits prêts à cuisiner, les food tech (Frichti, Kitchen Trotter, FoodChéri etc.) gagnent en popularité. Sans oublier les plateformes de consommation collaborative qui bouleversent elles aussi les usages dans le secteur de la restauration.

Le digital comme une opportunité

Toutefois, le cabinet voit dans la digitalisation une réelle opportunité pour les enseignes de restauration de conquérir et fidéliser les consommateurs, en renforçant différenciation et image de marque. La clientèle peut également devenir un facteur d’optimisation des maillons de la chaîne de valeur, à condition d’adopter des mécanismes de co-création. A date, si une grande majorité des professionnels a investi dans des sites web, sites mobile ou dans une application mobile, leurs fonctionnalités seraient encore trop peu avancées. Moins de 30 % des enseignes de restauration traditionnelle auditées par les experts de Xerfi Precepta proposent ainsi la réservation en ligne. Sans parler de la digitalisation des salles de restaurants, seulement menée à titre expérimental ou de façon isolée par des établissements indépendants. « Pourtant, aucun acteur de la restauration ne pourra faire l’impasse sur la digitalisation. A long terme, une stratégie omnicanale améliorera les performances commerciales et l’expérience client ». Présence active sur une multitude de plateformes pour orienter les internautes, e-services additionnels à commencer par la livraison, outils digitaux tels que les bornes ou les dispositifs de commande connectés, collecte de données de clients font ainsi partie des principales pistes citées par Xerfi-Precepta pour faire entrer la restauration commerciale dans l’ère de la personnalisation.

Source : Les restaurateurs doivent trouver de nouvelles formules – Profession – SNACKING.FR