
Les supermarchés Match se relancent grâce aux plats préparés « fait maison »
Bénéficiaire pour la quatrième année consécutive, la chaîne de supermarchés du groupe Louis Delhaize, propriétaire aussi des hypermarchés Cora, poursuit la transformation de ses magasins afin de les mettre aux normes du concept « Good food ».
Le nouveau concept de Match met en avant les produits frais.
Louis Bouriez, le très discret PDG de Supermarché Match, enseigne basée à La Madeleine près de Lille, est sorti de sa réserve pour communiquer les chiffres de la filiale détenue par le groupe familial Louis Delhaize. Représentant de la cinquième génération, il peut se targuer de présenter un exercice bénéficiaire pour la quatrième année consécutive.
Dans un secteur de la grande distribution bousculé par la transformation numérique et les nouvelles habitudes de consommation, Match a engrangé l’an dernier un bénéfice net de 13,5 millions d’euros, en forte hausse de 37 % par rapport à celui de 2017. Et ce pour un chiffre d’affaires en progression de 2,8 %, juste au-dessus de la barrière du milliard d’euros, à 1,055 milliard (hors taxe et hors carburant). L’excédent brut d’exploitation a atteint 46 millions. Le dirigeant met cette performance de l’enseigne, implantée dans le quart nord-est de l’Hexagone, sur le compte de la stratégie « Good food ».
Le « fait maison » mis en avant
Le concept, autour du « fait maison », du frais, du local et du bio, a été lancé fin 2017 dans le nouveau magasin de Bavay, près de Maubeuge (Nord) et, en 2018, dans celui de Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy.
C’est à l’intérieur du supermarché de Fournes-en-Weppe, dans la métropole lilloise, aujourd’hui le plus abouti de ce nouveau concept, que le patron de l’enseigne l’a expliqué. Dès l’entrée le client pénètre la zone « marché », étals de fruits et légumes, locomotive du magasin déployé sur un tiers des 2.200 mètres carrés du site, mettant en avant les maraîchers locaux. Tout autour s’articulent les métiers de bouche : boulangerie et pâtisserie, où pains et gâteaux sont faits sur place, poissonnerie, crémerie, boucherie, charcuterie, où des plats maison sont également préparés – soit découpés et prêt à cuire, soit même cuits sur place.
Partenariat dans le bio
L’enseigne propose aujourd’hui 500 recettes, contre 180 en 2016. « Nous ne ferons pas la différence sur le Nutella ou le Curly, mais bien sûr les produits que nos équipes préparent elles-mêmes en magasin », souligne Louis Bouriez. A cela s’ajoute le développement du bio porté par le partenariat avec l’Allemand Alnatura, avec des produits de 30 à 50 % moins cher que chez les concurrents, assure le dirigeant, selon lequel ce rayon progresse chez Match deux fois plus vite que le marché.
Descendu de 159 magasins en 2011 à 116 aujourd’hui, après une sévère cure d’amaigrissement, pour enrayer dix ans de déficit chronique, le distributeur repart donc de l’avant. Forte de ses bons résultats, l’enseigne va accélérer la transformation de son parc. Pas moins de 26 millions d’euros seront investis cette année, soit deux fois plus qu’en 2018, afin de mettre 42 autres magasins au nouveau concept. Près de 75 % du parc sera alors remodelé et le reste le sera l’année prochaine. En 2020, Match prévoit déjà un transfert, quatre ou cinq agrandissements et surtout deux créations ex nihilo à Villeneuve d’Ascq près de Lille et une autre en Moselle. Ces projets étaient bloqués depuis deux ans par des recours de concurrents locaux.
Source : Les supermarchés Match se relancent grâce aux plats préparés « fait maison » | Les Echos