La branche cognac, qui pèse 70 % des revenus de Rémy Cointreau, est la plus affectée. Son activité liqueurs progresse, elle, de 16 % sur la période.Les ventes de Rémy Cointreau chutent sous la barre du milliard d’euros

Rémy Cointreau a vu ses ventes plonger de 18 % en organique, passant sous le milliard d’euros. La branche cognac est particulièrement touchée, malgré un rebond aux Etats-Unis au 4e trimestre.

La branche cognac, qui pèse 70 % des revenus de Rémy Cointreau, est la plus affectée. Son activité liqueurs progresse, elle, de 16 % sur la période. (Shutterstock)

Rémy Cointreau encaisse le choc des tensions commerciales internationales. Le groupe, dont le directeur général, Eric Vallat, a annoncé son départ effectif cet été, a vu son chiffre d’affaires chuter de 18 % en organique pour son exercice décalé 2024-2025. Il passe ainsi sous la barre du milliard d’euros, à 984,6 millions.

Sans surprise, sa branche cognac, qui pèse 70 % de ses revenus, est la plus affectée. Avec même un plongeon de 32,8 % des ventes au quatrième trimestre. Tandis que son activité liqueurs progresse, elle, de 16 % sur la période.

Reprise aux Etats-Unis

En Chine et dans la zone, où Rémy Cointreau subit les contrecoups de l’enquête antidumping menée par Pékin, l’activité est en baisse de 18,2 %, « impactées notamment par des conditions de marché complexes ». De plus, le groupe a souffert de l’impossibilité de vendre ses bouteilles dans les magasins duty free chinois.

Depuis décembre, les producteurs de cognac français ne pouvaient plus vendre leurs bouteilles dans ce réseau de boutiques présent dans les aéroports, mais aussi à l’intérieur des villes, comme Pékin, et sur l’île de Hainan, le plus grand centre détaxé dans le monde. Pour le secteur du cognac, ce réseau de magasins détaxés représente environ 20 % des ventes dans le pays, avec des bouteilles achetées pour offrir en cadeaux.

Si le ministère chinois du Commerce confirme les droits provisoires sur les importations de cognac introduits en octobre dernier, Remy Cointreau a déclaré qu’il prendrait des mesures pour en atténuer les effets.

Cela ne va pas mieux aux Etats-Unis. Sur l’année, le propriétaire des cognacs Rémy Martin et Louis XIII y enregistre un recul de 20,2 % de son activité. « Ce recul reflète un déstockage continu au cours des neuf premiers mois de l’année, dans un marché touché par un ralentissement de la consommation », souligne l’entreprise.

Un fort coup de frein, même si le quatrième trimestre témoigne d’une forte reprise, selon le groupe. Pour anticiper les hausses des tarifs douaniers de l’administration Trump et refaire leur réserve, les commandes de ses clients outre-Atlantique sont en effet reparties.

Objectif de marge maintenu

Dans ce contexte tendu, Rémy Cointreau maintient ses objectifs de marge opérationnelle courante, entre 21 % et 22 %, en organique.

Pour préserver sa rentabilité dans cette tempête, le groupe serre la vis. Il a engagé un plan de réduction des coûts, avec plus de 50 millions d’euros d’économies prévues en 2025. La maison a aussi mis les deux tiers de ses 390 salariés en Charente, au chômage partiel une semaine par mois, au moins jusqu’en juin. Une mesure prévue sur le site d’embouteillage pour trois mois renouvelables.

Pour Rémy Cointreau, 2024-2025 est « une année de transition », qui va permettre de finaliser l’ajustement des stocks de la région Amériques. Il mise sur un redémarrage sur ce nouvel exercice 2025-2026. Une perspective qui donne de l’espoir aux investisseurs : le titre du groupe progressait de +4,05 % à la Bourse de Paris à la mi-journée.

Par Dominique Chapuis – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/les-ventes-de-remy-cointreau-chutent-sous-la-barre-du-milliard-deuros-2162825