 
			Les ventes de Starbucks cessent de chuter
La chaîne américaine de cafés redresse la tête après un an et demi de recul du chiffre d’affaires. Le nouveau PDG, Brian Niccol, a engagé des réductions de coûts et veut améliorer l’expérience consommateur.
Il était temps. Mercredi soir, Starbucks a annoncé une reprise des ventes pour son quatrième trimestre fiscal. A périmètre comparable en termes de magasins, la chaîne américaine de cafés a enregistré une hausse de 1 % de son chiffre d’affaires. Ce n’est pas encore le Pérou, mais c’est un soulagement, après un an et demi de baisse.
Le PDG Brian Niccol, qui a pris les manettes en septembre 2024 avec une rémunération de vedette du « food business » (jusqu’à 113 millions de dollars), avait besoin de montrer des résultats en amélioration. Le cours de Starbucks a chuté de près de 14 % en un an, dont 9 % depuis le début de l’année.
Coûts de restructuration
Les ventes ont repris à l’international et notamment progressé de 2 % en Chine, mais elles sont restées étales aux Etats-Unis. La chaîne fondée à Seattle peut déjà souffler. Cela faisait un an et demi qu’elle rapportait chaque trimestre une érosion de ses ventes dans son premier marché. Le chiffre d’affaires net, à 9,6 milliards de dollars, a dépassé les attentes, mais le profit par action est resté un peu en deçà.
Starbucks a enregistré une hausse de 2,8 % de ses ventes sur son exercice annuel décalé, à 37,18 milliards de dollars, mais son bénéfice net a fondu de moitié à 1,86 milliard de dollars. Les marges ont souffert des coûts de restructuration.
En effet, Brian Niccol a lancé plusieurs vagues de suppressions d’emplois depuis le début de l’année : 1.100 en février, puis 900 en septembre. Le mois dernier, Starbucks a abruptement fermé plusieurs centaines de ses cafés aux Etats-Unis et au Canada, dont l’un de ses sites historiques à Seattle.
Entre les indemnités de licenciement ou encore la résiliation des baux, les dépenses devaient atteindre un milliard de dollars. Au total, plus de 600 Starbucks ont fermé leurs portes au cours du dernier trimestre, dont 90 % d’entre eux en Amérique du Nord, a indiqué le groupe mercredi.
Ralentir l’érosion des marges
Le nouveau PDG veut aussi changer l’expérience consommateur. Elle s’est dégradée au fil des ans, avec des temps d’attente très longs pour se faire servir, de moins en moins de places assises et une carte de plus en plus compliquée et éloignée du café. Ses plans d’économies s’accompagnent de nouveaux investissements dans certaines de ses boutiques pour les remettre à neuf. 70 ont déjà été rénovées, et plus d’un millier d’autres devraient suivre dans l’année qui vient.
« L’échantillon est limité, mais nous sommes encouragés par les améliorations observées au niveau des ventes et des transactions » dans les sites concernés, a précisé Brian Niccol. Ses marges de manoeuvre sont serrées. Starbucks doit surveiller ses prix alors que les taxes douanières de Donald Trump frappent durement les importateurs de café. « Les prix du café n’ont pas reculé », a souligné Brian Niccol lors de la présentation des résultats.
Pour ralentir l’érosion de ses marges, le groupe a limité les hausses de salaires à 2 % en moyenne en Amérique du Nord cette année, un rythme bien inférieur à l’inflation. Le siège négocie par ailleurs depuis avril avec le syndicat Starbucks Workers United (SWU) pour parvenir à un premier accord-cadre, sans succès à ce stade. Le syndicat revendique représenter plus de 12.000 baristas dans environ 550 boutiques. Ils sont appelés à se prononcer ces jours-ci sur le principe d’une grève, même si aucune date n’a pour le moment été fixée.
Par Solveig Godeluck avec B.B. (Bureau de New York) – A retrouver en cliquant sur Source
Source : Les ventes de Starbucks cessent de chuter | Les Echos
