Les ventes de vin rebondissent dans le monde

Les ventes de vin dans le monde ont retrouvé de la vigueur avec la levée des restrictions liées à la pandémie, l’effacement des taxes américaines et le retour des festivités, selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Les Français battent des records de prix.

Le commerce international du vin s’est relancé en 2021. Après une année 2020 perturbée par le Covid-19, les exportations ont atteint « un plus haut niveau historique », a indiqué l’Organisation internationale du vin (OIV). Levée des restrictions, fin des taxes Trump sur une partie des vins européens et retour des festivités l’expliquent en bonne partie. L’exportation a bondi de 4 % en volume et de 16 % en valeur. « Jamais encore on n’avait connu de telles croissances », a indiqué Pau Roca, directeur général.

Les ventes de vins effervescents ont connu une très forte embellie à +22 % en volume et +30 % en valeur. Le vin en vrac, lui, a perdu en valeur (-5 %). Ce sont les vins français qui ont vu leurs prix le plus augmenter (+27 %), contre +10 % pour les vins espagnols et +13 % pour les vins italiens.

Regain de la consommation

Dans ce décor, le volume global de vins exportés a battu son record avec 111,6 millions d’hectolitres (+4 %), Espagne en tête. Cette dernière a poursuivi sa dynamique de croissance de la dernière décennie et dépasse son niveau prépandémie de 2019.

La consommation a augmenté de 1 % après trois années consécutives de baisse. Les Américains sont devenus les plus gros consommateurs de la planète depuis 2018, devant la France et l’Italie. En consommation par tête, c’est toujours le Portugal qui arrive en premier. Locomotive un temps, la demande chinoise, elle, a amorcé un recul il y a trois ans, recul qui s’est accéléré en 2021 (-15 %) à cause du Covid.

Les surfaces couvertes de cépages sont stabilisées depuis 2000, en raison de la décélération de la croissance du vignoble chinois et du plafonnement des droits de plantations en Europe, a indiqué Pau Roca.

La production, qui devrait reculer de 1 % et qui est estimée à 260 millions d’hectolitres, a souffert de moindres vendanges en Europe, que ne compense par le record de production de l’hémisphère sud.

La production européenne pèse moins

A elles trois, l’Italie, la France et l’Espagne devraient faire la moitié de la production mondiale contre 59 % en 2020. L’Italie vient en tête avec 50,2 millions d’hectolitres devant la France (37,6 millions d’hectolitres) et l’Espagne à 35,3 millions. L’Hexagone a été durement touché par le gel, enregistrant une de ses plus basses productions en dix ans.

De son côté, la production de la Chine a reculé. L’empire du Milieu n’est plus dans le Top 10 , à 5,9 millions d’hectolitres. L’hémisphère sud affiche un record de production en totalisant un tiers de la production mondiale grâce à de bonnes conditions climatiques exception faite de la Nouvelle-Zélande, qui a souffert du gel et d’épisodes de grêle au printemps.

Les défis à venir

La viticulture mondiale traverse une période mouvementée. Le secteur est lourdement impacté par l’inflation, qu’il s’agisse de la flambée de l’énergie, du coût des matériaux (verre, carton..) ou de l’explosion du prix des containers multiplié par 20 et des palettes multiplié par 7. « Le Covid n’est pas fini, l’inflation est forte et la guerre en Ukraine perturbe le commerce, souligne Pau Roca. Il lui faut développer plus encore l’e-commerce ».

Aux Etats-Unis, le processus est largement entamé. Les ventes de vin sur Internet outre-Atlantique ont bondi de 131 % en 2021 et représentent 35 % des volumes. A ces défis s’ajoute le changement climatique, dont Pau Roca dit que les Etats en sous estiment l’impact.

Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

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