Les vins et spiritueux moins forts, plus haut de gamme et plus chers sont tendance

Les vins et spiritueux ont mieux résisté à la pandémie que les autres segments de la grande consommation, selon IWSR. Trois tendances se confirment parmi lesquelles la recherche de boissons moins alcoolisées, la montée en gamme et en prix, qui devraient caractériser le marché mondial d’ici à 2025.

Tous les produits de grande consommation ont été affectés par la pandémie. Mais les vins et spiritueux moins que les autres , selon la société d’études londonienne IWSR (International Wine & Spirit Research). Les ventes ont fléchi près de deux fois moins que prévu, en recul de 6 % sur un an en 2020. Le résultat d’une capacité d’adaptation rapide de l’industrie concernée.

« Les entreprises ont su compenser la fermeture des restaurants, des bars et des hôtels par toute une batterie de mesures destinées à promouvoir la consommation à domicile », explique Jean-Philippe Perrouty de IWSR. Les effets de cette stratégie ne se sont pas fait attendre. En une année, le e-commerce de l’alcool a bondi de 50 %, passant de 20 à 29 milliards de dollars dans le monde.

Bond du e-commerce

Certes, la propension à commander à boire par téléphone varie d’un pays à l’autre et d’une génération à l’autre. Mais ce réflexe laissera des traces, selon IWSR. « On a appris à faire des cocktails, essayé de nouvelles choses et pris l’habitude de convier des amis à venir les partager à la maison », observe l’expert. D’autant que le gain économique est incontestable. « Un verre à domicile est nettement moins coûteux qu’un verre dans un bar », ajoute-t-il. La consommation d’alcool chez soi s’est particulièrement développée au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Chine et en Asie du sud-est.

Le secteur des « prêt-à-boire » est celle qui a le plus profité de la crise. « C’est la seule grande catégorie qui a progressé pendant la crise sanitaire », souligne Jean-Philippe Perrouty. Les ventes ont augmenté de plus de 26 % en 2020 et encore en 2021. Leur progression annuelle d’ici à 2025 est estimée à 10,2 % par an par IWSR.

Local, bio et durable

Le e-commerce n’a pas attendu le Covid pour se développer, mais le confinement a joué comme un accélérateur de la tendance et de quelques autres, dessinant à grands traits le marché pour les quatre prochaines années.

Ainsi le durable et le bio sont appelés à progresser. « Tout ce qui est vert attire comme on le voit au travers de l’évolution de certaines actions en Bourse », commente Jean-Philippe Perrouty. Les alcools locaux, le craft ont bien tiré parti de la situation. D’ici à 2024, les ventes de whisky irlandais devraient bondir de 5 %. Le whisky américain de 6 %, tout comme le whisky indien. Les Américains ont acheté des vins américains. Les Canadiens des vins canadiens. « A chacun sa conception du durable. L’emballage joue beaucoup », observe l’expert. Seulement un tiers des consommateurs associent le bio à la notion de durable. Le vin bio dans le monde détient une part de marché inférieure à 4 %.

Montée en gamme

Privés de liberté et contraints à épargner, les consommateurs se sont fait plaisir en achetant des vins et des alcools plus chers que d’habitude pour leur consommation à la maison, occasionnant une montée en gamme. Les vins proposés entre 10 et 20 dollars la bouteille ont ainsi gagné des parts de marché. Les spiritueux entre 15 et 30 dollars aussi, notamment aux Etats-Unis.

La recherche d’une certaine modération en termes de degré alcoolique se confirme. Elle est surtout le fait de la tranche d’âge des 18-35 ans. Elle se retrouve dans les choix de bière, mais pas seulement. Aux Etats-Unis, elle a valu à la catégorie des hard-seltzers (eaux gazeuses aromatisées faiblement alcoolisées) d’impressionnantes progressions. « Cela tient aussi à l’implication de Coca-Cola dans ce marché et à la puissance marketing de ce groupe », remarque Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium. Le phénomène reste très américain et les hard seltzers demeurent une niche.

WineParis & Vinexpo en février à Paris

Le salon français des vins et spiritueux ouvrira ses portes à Paris entre le 14 et le 16 février 2022. Les organisateurs attendent 2.800 exposants et 25.000 acheteurs. Toutes les régions de France y seront représentées, ainsi que 29 pays étrangers. Les Américains devraient opérer un retour en force. En revanche, l’Asie pourrait faire figure de grande absente. Une place particulière sera accordée aux jeunes vignerons et aux starts-ups du vin.

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Les vins et spiritueux moins forts, plus haut de gamme et plus chers sont tendance | Les Echos