L’Europe ouvre la porte à l’usage d’insectes dans l’alimentation humaine

L’Autorité européenne de sécurité des aliments a rendu un avis favorable à l’utilisation du scarabée Molitor séché dans l’alimentation humaine. Elle ouvre ainsi la voie à de nouveaux marchés pour les start-up, qui en ont fait leur spécialité et tout particulièrement ÿnsect qui élève et transforme les vers de farine.

C’est une première. L’Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA) vient de rendre un avis favorable à l’utilisation dans l’alimentation humaine du Scarabée Molitor, communément appelé « ver de farine ». Une grande nouvelle pour la start-up française Ÿnsect, qui élève et transforme déjà ces insectes – mais seulement pour fabriquer des engrais et nourrir les animaux de compagnie ou les poissons.

Tous les obstacles ne sont pas encore franchis pour autant. C’est à la Commission européenne qu’il reviendra de donner l’autorisation de mise en marché et de préciser les critères de fabrication et de commercialisation. Une démarche qui prendra plusieurs mois, d’autant que la Direction de la Santé de l’exécutif bruxellois peut réclamer des compléments d’information.

La voie est ouverte

En outre, l’EFSA pointe le risque d’allergie à la consommation d’insectes. Ÿnsect dit avoir anticipé cette objection en déposant un dossier montrant, sur la base d’études de l’Université médicale d’Utrecht que, « si le risque existe, il est largement diminué pour les ingrédients à base de protéines d’insectes déshuilés, que propose Ÿnsect ».

Antoine Hubert, président et co-fondateur de la start-up, voit dans l’avis de l’EFSA « une étape clé pour toute la filière, vers la commercialisation du scarabée Molitor pour l’alimentation humaine. Il ouvre la voie à de futures autorisations d’ingrédients à base de protéines d’insectes déshuilés dans l’alimentation humaine, le marché le plus prometteur en valeur et en volume ».

Premier contrat

Ynsect a signé un premier contrat pluriannuel pour fournir des farines de scarabée Molitor à usage des sportifs et prépare son dossier pour le marché américain. « Associées à des fibres, des minéraux, des probiotiques et un équilibre favorable des acides gras, les protéines d’insectes sont particulièrement adaptées aux athlètes et aux consommateurs soucieux de leur santé et de leur forme physique », affirme Antoine Hubert. Ce dernier estime que l’alimentation humaine représentera 10 % d’un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros d’ici 5 ans.

Fondée en 2011, Ÿnsect est le leader mondial de la production de protéines d’insectes et d’engrais. Il exploite « des technologies de rupture protégées par 260 brevets issus de 30 familles, lui permettant d’élever des scarabées Molitor dans des fermes verticales à empreinte carbone négative ». La première unité de production, à Dole (Jura), fonctionne depuis 2016. Ÿnsect construit actuellement une seconde unité, « la plus grande ferme verticale du monde, à Amiens dans la Somme. La société qui emploie 150 salariés a levé environ 435 millions de dollars auprès de divers investisseurs et exporte ses produits dans le monde entier.

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : L’Europe ouvre la porte à l’usage d’insectes dans l’alimentation humaine | Les Echos