Toutes les catégories d’hôtels ont connu une croissance d’activité l’an passé, selon le cabinet In Extenso. Sur Paris, le secteur du luxe peine cependant à retrouver son niveau d’avant la crise post-attentats.

Après deux années difficiles du fait des attentats, le marché hôtelier français a repris des couleurs en 2017, dans la foulée de celui du tourisme . Une amélioration sensible quelles que soient les catégories d’établissement et sur l’ensemble de l’Hexagone, selon une étude du cabinet In Extenso (Deloitte), publiée ce vendredi.

« Globalement, l’année 2017 a été une bonne année pour la France en hôtellerie avec une croissance de toutes les catégories et de tous les territoires, avec un RevPar [revenu par chambre disponible, indicateur clé du secteur, NDLR] en hausse de +3,9 %, (+9,2 % à Paris et +2,2 % en province) », explique Olivier Petit, associé tourisme, culture et hôtellerie d’In Extenso.

Le niveau d’avant crise toujours pas rattrapé

Pour autant, si les chiffres sont flatteurs, ils doivent être relativisés par rapport au contrecoup des deux années précédentes, marquées par les attentats et une baisse importante de fréquentation, principalement en région parisienne.

« Si on regarde sur une perspective un peu plus longue, entre 2013 et 2017, on a perdu 9 % de RevPar sur Paris, ce qui montre que nous n’avons pas rattrapé les niveaux d’avant crise », souligne encore Olivier Petit.

C’est notamment vrai sur le segment du luxe. Sur ce créneau, le RevPar a progressé de seulement 5,3 % entre 2016 et 2017, bien loin de rattraper les 20 % perdus depuis 2013. Pour autant, si la reprise peut apparaître poussive, il faut garder à l’esprit, rappelle Olivier Petit, que le segment particulier de l’hôtellerie a conjugué « une demande en recul en 2016 et en même temps un accroissement du parc », avec la réouverture de certains hôtels, notamment  Le Crillon .

Attractivité des grandes métropoles régionales

Plus globalement, « les clientèles étrangères ont manqué à l’appel en 2016, mais elles sont revenues sur le marché français en 2017 », explique-t-il encore .

« Le trafic des aéroports de Paris a progressé de près de 5 %, pour atteindre environ 102 millions de passagers. Cette franche reprise a été portée, d’une part, par le tourisme d’affaires et, d’autre part, par le grand retour de nombreuses clientèles étrangères, avec en tête les Américains, les Chinois, les Allemands et les Espagnols », détaillent aussi les auteurs de cette étude.

En région, « les grandes villes restent attractives et contribuent largement à la croissance du parc hôtelier. Ainsi, la capacité d’accueil des dix grandes métropoles a augmenté de 3,8 % entre 2013 et fin 2017 et d’ici à 2020, près de 2.600 chambres feront leur entrée sur le marché haut de gamme et luxe », affirme Olivier Petit.

« Sauf accident, tous les indicateurs sont dans le vert pour que 2018 vienne conforter cette tendance de croissance et qu’elle soit un bon cru pour l’hôtellerie, y compris sur Paris, où les prix moyens vont continuer leur remontée », assure Olivier Petit.