Café : l’italien Segafredo pousse ses feux en France

Les groupes de café ferraillent dur en France. On ne compte plus les acteurs qui se lancent sur le marché des dosettes compatibles avec les machines Nespresso. La progression des ventes de 8 % encore en 2016 a il est vrai de quoi aiguiser les appétits. L’italien Segafredo, numéro un mondial de l’espresso dans les bars et l’hôtellerie restauration (CHR) a, lui aussi, la ferme intention de surfer sur cette vague. Et toutes les autres. Café moulu ou en grains, en CHR et en grandes surfaces… Avec une stratégie assez personnelle et des ambitions chiffrées très claires.

Le groupe de Bologne, dont l’usine française est à Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime) a l’ambition de doubler ses volumes commercialisés dans l’Hexagone d’ici à cinq ans. Il pense ainsi se hisser au deuxième rang en CHR et détrôner son compatriote Lavazza. Pour atteindre cet objectif, il s’appuiera, notamment, sur des accords avec des grands comptes.

En octobre, Segafredo a ainsi soufflé le contrat Air France à Nestlé, d’une valeur annuelle de 1,5 million d’euros et d’une durée de trois ans. Même succès auprès du numéro un mondial de l’hôtellerie Accor, qui a préféré Segafredo à Malongo et Fichaux pour un contrat européen de 3 millions d’euros par an sur trois ans. Un nouvel accord a enfin été noué avec le croisiériste MSC pour 1 million d’euros. L’accord annuel de 1,4 million euros avec Disney a été reconduit pour cinq ans. Le contrat avec McDonald’s en Europe, lui, porte sur 11 millions d’euros par an.
Retour du café en grains

En grandes et moyennes surfaces (GMS), le marché du café se porte plutôt bien. Sa croissance s’est établie en 2016, à +3,3 % en France, à 1,7 milliard d’euros pour une augmentation sensiblement plus modeste en volume(+0,6 %), selon les chiffres de Nielsen.

« Les connaisseurs sont de plus en plus nombreux et de plus en plus exigeants. », dit Nicolas Peyresblanques, PDG de Segafredo France et directeur général en Italie. C’est vrai de la clientèle en supermarché, comme dans les bars ou la restauration, ce qui oblige les acteurs du marché à multiplier les innovations et les investissements en marketing. Les enseignes elles aussi demandeuses d’idées nouvelles rechignent moins à augmenter les tarifs des fournisseurs, qui apportent des idées neuves. Même si le café reste l’objet de promotions massives, Segafredo dit avoir obtenu des hausses de prix lors du dernier cycle de négociations commerciales, sans toutefois en préciser l’importance.

« La matière première a beaucoup augmenté ». Un argument qui ne suffit jamais à déclencher la générosité des enseignes. En revanche, offrir de nouvelles références de café en grains haut de gamme, un segment de marché en plein essor (+10 %), grâce aux machines espresso équipées d’un broyeur, s’est avérée utile dans la négociation des tarifs pour 2017.

Source : Café : l’italien Segafredo pousse ses feux en France, Conso – Distribution