Loire, bourgogne, bordeaux… : le plongeon général de la production de vin
En France, la récolte de vins sera encore plus basse que prévu. Elle devrait tomber à 39,3 millions d’hectolitres, en chute de 18 % en 2024, selon les dernières prévisions du ministère de l’Agriculture, qui tablait initialement sur une fourchette se situant entre 40 et 43 millions d’hectolitres. Le Jura et les Pays de la Loire plongent respectivement de 71 % et 35 %.
Ce sera pire que prévu. Annoncée en forte baisse cet été, la récolte de vin devrait être encore plus faible qu’attendu par les services statistiques du ministère de l’Agriculture.
Au lieu de la fourchette initiale se situant entre 40 et 43 millions d’hectolitres, les vignerons devront se contenter d’une production de 39,3 millions d’hectolitres en baisse de 18 % par rapport à l’an dernier, selon les dernières prévisions. C’est 11 % de moins que la moyenne quinquennale. Trop de pluie, de la grêle, un manque de soleil… le raisin a cumulé les agressions météorologiques. L’humidité aggravée par une chaleur avare a fait prospérer la moisissure et empêché les grains de gonfler.
Personne n’est épargné
Aucune région n’a été épargnée à vrai dire. « Le potentiel de production a chuté dans presque tous les bassins viticoles », indique le ministère de l’Agriculture. Les baisses sont, dans certains cas, vertigineuses à -71 % , comme dans le Jura, où l’on produit le vin d’Arbois mais aussi le vin jaune. En Charente, terre de cognac, la récolte est attendue en recul de 35 %. Dans le Val de Loire, qui produit un très grand nombre d’appellations dont le muscadet et le sancerre, le ministère estime la diminution des volumes à -35 %.
En Bourgogne et dans le Beaujolais, la production devrait être inférieure de 25 %. Le chablis a subi des ravages en deux orages successifs au mois de mars, qui avaient affecté 1.000 hectares sur 5.000.
« Dans certains cas, tout était perdu, dans d’autres la moitié », selon Damien Leclerc, directeur général de la Chablisienne . La Champagne n’a pas plus que les autres vignobles échappé aux conditions météorologiques exécrables. La récolte devrait baisser de 16 %.
Pluie et maladies
En Alsace et dans le Sud-Est, les prévisions sont respectivement de -13 % et -12 %. Le rosé de Provence a subi les effets du gel dans le Var et dans la Drôme. La vallée du Rhône, la Savoie et le Languedoc Roussillon (-4 %) sont aussi affectés. Même la Corse semble devoir se préparer à une moindre récolte estimée en recul de 5 %, bien que les pluies récentes aient un peu corrigé les effets de la sécheresse.
Seul le Sud-Ouest devrait enregistrer une récolte en légère hausse (+1 %), malgré de fortes pluies avant l’été sur Bergerac, Gaillac et Cahors. Dans le Bordelais, où on ne dispose pas de chiffres, on prévoit une production inférieure à celle de 2023 déjà petite.
Presque partout, les pluies incessantes ont favorisé la propagation de maladies dans les vignobles et provoqué un phénomène de coulure, une chute des fleurs et des jeunes baies due aux conditions humides et fraîches pendant la floraison. Les vignerons ont été contraints plus que d’habitude de recourir aux traitements pesticides contre le mildiou, le black-rot et autres maladies.
Ces estimations interviennent en pleine crise de déconsommation du vin rouge , alors que les vignerons ont dû se résoudre à arracher leurs vignes sans espoir de replantation pour faire face à la crise. Les ventes de vin ont chuté de 5 % dans les linéaires sur les sept premiers mois par apport à la même période en 2023.
Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/loire-bourgogne-bordeaux-le-plongeon-general-de-la-production-de-vin-2117526