
Malgré les « gilets jaunes » et les grèves, la restauration a bien résisté en 2019
Pour une fois, toutes les grandes catégories d’établissements de restauration ont progressé l’an dernier, selon NPD, malgré les «gilets jaunes» et les grèves de décembre. La restauration rapide reste le premier moteur de la croissance.
Un peu terne en 2018, l’activité de la restauration hors domicile en France a repris des couleurs l’an dernier. Au global, des fast-foods aux cafés et brasseries, le secteur a connu une croissance en valeur de 1,7 %, les Français ayant dépensé 57,3 milliards d’euros, selon le bilan annuel réalisé par la société d’études The NPD Group. La fréquentation a augmenté, elle, de 0,8 %.
Ce sont les deuxième et troisième trimestres qui ont particulièrement vu le nombre de visites augmenter, malgré une base de comparaison en 2018 portée par la Coupe du Monde. A la meilleure conjoncture économique s’est ajoutée une météo favorable.
Un mois de décembre difficile
Cet appétit des Français a aidé à compenser un mois de décembre plus chaotique, surtout en région parisienne, où les problèmes de transport ont beaucoup fait souffrir la profession. Le groupement patronal GNI, représentatif des restaurateurs indépendants, estimait au 16 janvier la perte pour les professionnels parisiens depuis le 5 décembre à 350 millions d’euros, et pour les autres à 220 millions.
Mais sur l’ensemble de 2019, pour une fois, tous les grands segments progressent. Même si c’est toujours la restauration rapide qui tire le mieux son épingle du jeu, engrangeant une hausse record de 4,5 % des dépenses. Du côté du service à table, la catégorie résiste globalement, mais les établissements à thème et les cafétérias enregistrent un recul.
Moins de déjeuners, plus de dîners
Les habitudes évoluent. « La déstructuration des repas a pris de l’ampleur et dynamise le secteur. Les frontières se font plus floues entre les différents moments de consommation. Le petit-déjeuner, en pleine progression hors domicile, peut ainsi se prendre jusqu’à midi. Et le salé s’y invite », constate Audrey Adnet, directrice exécutive du département foodservice France de NPD.
Le phénomène contribue à expliquer le recul du déjeuner, qui perd 0,8 % en fréquentation, alors que le dîner progresse de 2,6 %, souligne le cabinet. Une partie des actifs prend en outre de moins en moins de temps pour déjeuner, indique l’étude « Restauration – Les Habitudes des Français », de Qualimétrie et Vertone.
Des enjeux écologiques pour la livraison
Autre tendance qui ne se dément pas : l’usage croissant de la livraison. Elle ne représente encore que 3 % des « visites », selon le bilan de NPD, mais concentre 25 % de la progression du marché. Elle n’échappera cependant pas aux attentes environnementales fortes des clients, en restauration comme ailleurs. « Elle va devoir s’adapter pour devenir plus durable, au-delà de l’utilisation du vélo », estime Audrey Adnet. A l’heure du rejet de plus en plus fort du plastique par les consommateurs, il lui reste encore de gros efforts à faire.
Article de Clotilde Briard – Les Echos à retrouver en cliquant sur Source
Source : Malgré les « gilets jaunes » et les grèves, la restauration a bien résisté en 2019 | Les Echos