Malmené en Chine, Rémy Cointreau affiche une chute de sa rentabilité
Le groupe de spiritueux a vu son bénéfice chuter de 31,3 % au premier semestre, pénalisé par les ventes de cognac en Chine. Il reste néanmoins confiant dans sa capacité à renouer avec la croissance au second semestre.
Rémy Cointreau a vu sa rentabilité chuter sur le premier semestre de son exercice décalé clos fin septembre. Et c’est surtout la Chine qui a pénalisé le groupe de spiritueux, tandis que ses ventes ont progressé dans la zone Amériques.
Son bénéfice net a ainsi chuté de 31,3 %, à 63 millions d’euros. Le résultat opérationnel courant recule, lui, de 26,2 % à 108,7 millions. Le chiffre d’affaires s’établit à 489,6 millions, en baisse de 8,3 % en publié, avec un effet négatif des devises de 4,1 %.
Le duty free toujours inaccessible
Les Chinois, dans un contexte économique tendu, ont réduit leurs achats de cognac, qui pèse 70 % des ventes du groupe. Dans la région Asie-Pacifique, l’activité s’est ainsi contractée de 7,6 %. « Cette tendance a été accentuée par la non-accessibilité du duty free », indique Rémy Cointreau.
Depuis plus d’un an, les marques françaises ne peuvent plus vendre dans les magasins détaxés du pays. Un réseau essentiel qui représente 20 % des ventes, avec notamment de bouteilles haut de gamme, achetées pour offrir en cadeau.
En juillet, Rémy Cointreau comme ses grands concurrents ont conclu un accord avec les autorités chinoises sur « des engagements de prix minimum », qui se sont traduits par une hausse entre 10 à 15 % du cognac sur le marché chinois. Cet accord vise à éviter les droits de douane punitifs que Pékin menaçait d’imposer.
Aux Etats-Unis, où le groupe est sous le coup des droits de douane, les ventes ont au contraire fortement progressé, selon l’entreprise. Mais moins qu’attendu. Un effet des commandes des grossistes pour échapper aux taxes appliquées depuis cet été.
Cinq leviers pour une « nouvelle ère »
« Ce premier semestre a été difficile, mais il marque aussi le début d’une nouvelle ère pour Rémy Cointreau », a souligné Franck Marilly, le nouveau directeur général nommé en juin.
Face à ces turbulences, le spécialiste des spiritueux a engagé l’an dernier un plan d’économies qui s’est traduit par une baisse des coûts de plus de 6 % sur le premier semestre. Les investissements en marketing et communication ont, eux, été maintenus.
« Nous restons confiants dans notre capacité à renouer avec la croissance au second semestre », a souligné le nouveau dirigeant. Pour tenir le cap, Franck Marilly a identifié cinq leviers : adapter l’organisation, rééquilibrer les ressources commerciales, redéfinir les contours des marques, affiner la stratégie valeur et concentrer les investissements sur les priorités. Des innovations vont être lancées dans les mois qui viennent.
L’entreprise, dont la dette s’est alourdie à 686,7 millions d’euros, confirme ses objectifs, qui ont été revus a la baisse en octobre. Rémy Cointreau prévoit ainsi une croissance du chiffre d’affaires entre 0 % et +4 % et une baisse du résultat opérationnel courant comprise entre -11 et -15 %. Le titre a gagné 6 % à l’ouverture de la Bourse.
Par Dominique Chapuis – A retrouver en cliquant sur Source
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