Monoprix expérimente la consigne avec Heineken, Coca-Cola et Nestlé

Monoprix expérimente la consigne avec Heineken, Coca-Cola et Nestlé

© Lemon Tri

A l’occasion de la rénovation de son magasin parisien de Montparnasse, l’enseigne s’est associée à Heineken et Gallia pour proposer de la bière pression en vrac ainsi qu’à Nestlé Waters et Coca-Cola pour la vente de boissons en bouteilles verre réutilisables, Lemon Tri assurant la logistique et une partie de la déconsignation. –

Après plus de six mois de travaux, le magasin Monoprix de Paris-Montparnasse, dans le 14e arrondissement, a rouvert ses portes. Se voulant un hypermarché de nouvelle génération, il abrite des espaces inédits et propose des concepts mariant tendances contemporaines et « plaisir de vivre à la française ». Complètement repensé, le rayon des boissons, au sous-sol, se distingue par sa diversité et une offre plus « responsable ». L’orchestrateur en est Lemon Tri, un spécialiste des machines de collecte et de déconsignation, qui intervient avec Lemon Aide, sa filiale de réinsertion et son « bras logistique » en l’occurrence, selon Augustin Jaclin, son cofondateur et président.

Distributeur et growlers

Du côté des bières, la nouveauté consiste dans une offre de bière pression en vrac. Le dispositif est le fruit d’une collaboration entre Heineken et Gallia Paris, le premier ayant développé le procédé avec des growlers – des bouteilles en verre brun de 93 cl avec une anse sur le côté – consignés, le second produisant la boisson dans sa brasserie de Pantin (Seine-Saint-Denis). Le client ouvre une porte en verre du distributeur correspondant à la référence de son choix – trois bières artisanales sont théoriquement disponibles –, positionne le flacon sous l’embout de remplissage puis referme le compartiment. Un signal sonore le prévient de la fin du versement. Il peut alors reprendre le growler et le refermer avec un bouchon à vis en plastique. Puis la machine édite une étiquette adhésive à poser sur la bouteille et sur laquelle figurent toutes les informations relatives à la référence choisie ainsi que le code-barres permettant le passage en caisse. Une fois la bière consommée, sous cinq jours, les growlers vides sont rapportés en magasin et déposés dans un réceptacle prévu à cet effet. En contrepartie, le client récupère le montant de la consigne sous la forme d’un avoir de 1,50 euro. Les contenants usagés sont collectés par Lemon Aide, qui dispose de conteneurs dans le magasin. Ils sont ensuite nettoyés sur son site de Pantin, juste à côté de la brasserie Gallia, puis réacheminés vers l’hypermarché en même temps que les bières Gallia alimentant le distributeur de bière pression.

Lavage, remplissage et transport

A l’opposé de ce rayon, l’espace Consigne, plus artisanal et plus confidentiel, se tient à côté des eaux. Des bouteilles consignées en verre de 1 litre de Coca-Cola standard et Zero, de Vittel et de San Pellegrino y sont proposées. Ici, la démarche est plus classique. Une fois la boisson consommée, le client ramène la bouteille et la dépose dans la machine de déconsignation Lemon Tri placée à l’entrée du magasin, « qui est équipée d’un bac spécifique pour éviter la casse », précise Augustin Jaclin. Il reçoit en retour un bon d’achat de la valeur de la caution, soit 0,40 euro, qu’il peut réutiliser dans le magasin ou récupérer en espèces à la caisse. Lemon Aide assure la logistique du dernier kilomètre et le réassortiment : l’opérateur réceptionne les bouteilles pleines à Pantin et les livrent au magasin en même temps qu’il récupère les flacons usagés. Les industriels les reprennent alors pour les laver et assurer le remplissage, à Gand, en Belgique, pour Coca-Cola European Partners (CCEP), à Vittel (Vosges) et à San Pellegrino, en Toscane (Italie), pour Nestlé Waters. « Lemon Tri nous permet d’être le plus souple et le plus agile possible sur la logistique, qui constituait la principale difficulté, et gère la consigne de manière simple », confie Arnaud Rolland, directeur RSE de CCEP France. CCEP utilise des bouteilles en service dans le circuit hors domicile, des traiteurs en particulier. Celles-ci peuvent ainsi présenter des rayures blanches, occasionnées par de nombreuses manipulations, CCEP assurant quelque 25 rotations en moyenne. L’aspect peut d’ailleurs intriguer les clients. Pour sa part, Nestlé Waters puise dans le stock des contenants réservés habituellement à la restauration et mise sur un maximum de dix rotations. « Ici comme dans les restaurants, nos bouteilles doivent rester parfaitement présentables », souligne Françoise Bresson, directrice RSE et communication de Nestlé Waters France.

Démarche exploratoire

Quels retours en attendent les marques, alors qu’elles sont engagées dans des stratégies d’économie circulaire qui intègrent des volets « zéro déchet » ? « C’est une démarche exploratoire, explique Arnaud Rolland, pour observer si le verre réutilisable peut fonctionner dans la grande distribution. » « Nous avons voulu y aller pour apprendre et comprendre, ajoute Françoise Bresson. C’est une expérience de consommation d’abord qualitative, sans objectif chiffré. » Le contraire serait hasardeux, compte tenu des prix pratiqués : 1,99 euro pour Vittel, 2,39 euros pour San Pellegrino, 3,15 euros pour Coca-Cola Zero et 3,25 euros pour Coca-Cola « regular » ! Mais, pour Arnaud Rolland, « cette différence de prix s’explique par une logistique et un process industriel amortis sur beaucoup moins de volume, pour l’instant ». En revanche, pour Lemon Tri, des retombées quantitatives sont envisageables « dès lors qu’un automate est nécessaire, avec une boucle logistique » : « nous avons reçu quelques appels concernant de la confiture en bocaux et des bars à salade », annonce Augustin Jaclin.

Article de Arnaud Jadoul / Emballage Magazine – A retrouver en cliquant sur Source.

Source : Monoprix expérimente la consigne avec Heineken, Coca-Cola et Nestlé