Nestlé pense pouvoir digérer les effets de l’inflation

Nestlé a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 3,3 %, à 87,1 milliards de francs suisses (83,1 milliards d’euros) en 2021. Sa croissance organique, portée par le café et le « pet food » a doublé à 7,5 % grâce à la hausse des prix. Le numéro un mondial de l’agroalimentaire ne semble pas traumatisé par la hausse des prix.

Les grands groupes de l’industrie agroalimentaire ont engagé la bataille contre l’inflation. Avec plus ou moins de succès. Le géant de la grande consommation Unilever (Magnum, Dove) a lancé la semaine dernière un avertissement sur sa rentabilité et prévenu qu’il lui faudrait deux ans pour retrouver le niveau de marge de 2021.

Nestlé, le numéro un mondial de l’alimentation, s’est montré plus optimiste en présentant ses résultats 2021. Le groupe table pour 2022 sur une marge d’exploitation comprise entre 17 % et 17,5 %, après 17,4 % l’an dernier. Il s’attend à une croissance organique d’environ 5 % cette année, après une hausse de 7,5 % ces douze derniers mois.

Répercuter sur les clients

Cependant, a convenu Mark Schneider, le patron du géant suisse, « on peut supposer sans se tromper que l’augmentation des coûts de nos intrants sera supérieure à celle de 2021. C’est quelque chose que nous devons refléter dans nos prix ». Un exercice délicat, qui peut bien évidemment peser sur le choix des consommateurs.

Sur le seul dernier trimestre, Nestlé a plus augmenté ses prix (+3,1 %) qu’il ne l’a fait en cinq ans. A ce stade, Nestlé n’a pas constaté d’impact sur le haut de gamme. « L’effet est plus sensible sur le milieu de gamme », a observé Mark Schneider.

La locomotive café

Pour l’exercice 2021, Nestlé a réalisé un chiffre d’affaires de 87,1 milliards de francs suisses (83,1 milliards d’euros), en hausse de 3,3 %. Le bénéfice a bondi de 38,2 %, à 16,9 milliards de francs suisses, dopé par la cession pour 9 milliards d’euros de 4 % des actions de L’Oréal détenues par le groupe . Cette opération a « plus que compensé des pertes de valeur de certains actifs », indique Nestlé. La marge opérationnelle s’est établie à 17,4 %, en léger retrait par rapport à l’objectif de 17,5 % en raison de l’inflation des matières premières, des emballages ou de l’énergie.

Les ventes sur l’année écoulée ont été largement soutenues par le café – Nescafé et Nespresso bien sûr-, mais aussi par les dosettes commercialisées sous la marque Starbucks. Ce partenariat majeur, signé en 2018 avec l’américain moyennant une somme de 7,15 milliards de dollars, tient ses promesses. Depuis la signature de l’accord, le chiffre d’affaires des dosettes Starbucks a bondi d’un tiers à 3 milliards de francs suisses. Le café est devenu le plus grand contributeur à la croissance organique du groupe.

Le meilleur ami des animaux

Deuxième locomotive, l’alimentation pour animaux domestiques affiche une croissance à deux chiffres, portée entre autres par les marques haut de gamme Purina Pro Plan, Fancy Feast et Purina ONE et les produits vétérinaires. L’inquiétude liée à la pandémie s’est aussi avérée tout à fait profitable pour l’alimentation diététique, vitamines et compléments nutritionnels. Nestlé a renforcé son portefeuille sur ce point en s’offrant en mai dernier l’américain The Bountiful Company, un spécialiste de la nutrition et des vitamines, pour 5, 75 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros).

Toutes ces activités – café, pet food, compléments alimentaires -, sont tirées par l’essor des ventes en ligne qui progressent pour représenter désormais 14 % du chiffre d’affaires.

Difficultés pour le lait infantile

Les changements de consommation et le recours au télétravail ont contribué à l’activité des marques de plats préparés Maggi, Stouffer’s et Lean Cuisine. Nestlé se félicite également des diverses acquisitions opérées dans le secteur végétal . « Nous sommes très contents des performances de ce segment en plein essor de l’alimentation qui a enregistré une croissance à deux chiffres et un chiffre d’affaires de 800 millions de francs suisses », a commenté Mark Schneider.

Au chapitre des difficultés, Nestlé pointe l’alimentation infantile, dont les ventes ont ralenti en Chine, mais aussi ailleurs dans le monde en raison de la baisse de la natalité.

Article de Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Nestlé pense pouvoir digérer les effets de l’inflation