
Nicolas teste une enseigne dédiée aux bières artisanales
L’enseigne de caves à vins lance « Craft Beers & Cie ». Ce concept combine un magasin vendant des bières artisanales à une microbrasserie. Une première unité a commencé la fermentation à Saint-Cloud, près de Paris. Marseille et Lille devraient suivre.
A Saint-Cloud, à l’ouest de Paris, on peut brasser sa propre bière.
Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Nicolas met un pied hors de la cave et entre dans la brasserie. L’enseigne aux 500 boutiques de vins teste à Saint-Cloud, à l’ouest de Paris, « Craft Beers & Cie ». « C’est d’abord une expérience », affirme le directeur de la communication et du marketing de la filiale du groupe Castel, Christopher Hermelin. Elle se déroule dans des anciens « Chais du Savour », un label hérité du Savour Club qui ne s’affichait plus que sur trois magasins.
Le lieu occupe 400 mètres carrés alors qu’un caviste Nicolas ne s’étend sur 60 mètres carrés en moyenne. Une microbrasserie occupe un quart de l’espace, à côté d’un bar et de quatre tables de dégustation. Des rayons que 200 références de bières artisanales remplissent complètent le tout. L’amateur prend rendez-vous, déguste et confectionne sa propre bière. Le « biérologue » Cyril Hubert veille au grain. L’aventure dure deux heures et coûte 120 euros pour deux personnes. Deux fûts de cinq litres la récompensent. On vient les retirer après huit jours de fermentation.
Un modèle basé sur le volume
« Craft Beers & Cie » ouvre jusqu’à 22 heures chaque fin de semaine à partir du jeudi. « Le prix d’un vin varie de quelques euros à quelques milliers d’euros. L’échelle va de 3 à 5 euros pour une bière. Le modèle exige du volume pour être viable », commente Christopher Hermelin. Le test sera étendu, s’il est validé, à Marseille et Lille, villes dans lesquelles Nicolas possède des Chais du Savour.
La possibilité du développement d’une chaîne sera ensuite examinée. Les cavistes Nicolas sont des gérants mandataires. Les Craft Beers & Cie seront exploités par des salariés. « Les premiers chiffres de Saint-Cloud sont positifs », affirme le directeur du marketing. Dans tous les cas, les Nicolas qui référencent déjà 50 marques de bière se doteront d’un coin « craft beers ».
Le spécialiste du vin surfe sur une vague déjà haute. Les rayons bière s’étendent depuis deux ou trois ans dans les supermarchés. Pas une ville qui ne possède sa propre microbrasserie. Les bières artisanales ne représentent encore que 7 % du marché de la bière, selon le cabinet Xerfi. Mais leurs ventes explosent. Elles s’élevaient à 300 millions d’euros en 2018. Elles dépasseront les 450 millions cette année.
A l’inverse, les marchés du vin, des champagnes et des spiritueux fléchissent. La loi Egalim a remonté de 10 % le seuil de revente à perte et limité les promotions. « Le chiffre d’affaires de Nicolas est étal, à 300 millions d’euros. La loi nous fait du bien. Elle réduit les écarts de prix avec les grandes surfaces », constate Christopher Hermelin. Il n’empêche que la dynamique est du côté de la bière. Les aficionados ont leur propre réseau social, Untappd. Ils auront peut-être bientôt un nouveau réseau de magasins pour eux.
Source : Nicolas teste une enseigne dédiée aux bières artisanales | Les Echos