
Not So Dark veut créer la plus grande chaîne de restaurants virtuels en Europe
La start-up fondée par Clément Benoît (ex Stuart) lève 80 millions de dollars. Un signe de la confiance des investisseurs après la fermeture de ses dark kitchens. Not So Dark se concentre maintenant sur le développement de marques faciles à opérer.
Un pivot et ça repart. Après avoir tourné le dos au modèle des dark kitchens , Not So Dark s’est remis à l’endroit et s’attire, de nouveau, les grâces des investisseurs. La foodtech française spécialisée dans les restaurants virtuels a bouclé une levée de fonds de 80 millions de dollars auprès des fonds Kharis Capital, Verlinvest et Convivialité Ventures. Ce qui porte à 105 millions le montant de ses financements depuis sa fondation, en 2020.
« Nous avons levé une série B plus impressionnante que notre série A. Cela démontre que notre nouveau concept fonctionne », commente Clément Benoît, le patron de Not So Dark. La société a su se réinventer puisqu’elle avait, à l’origine, fait le choix d’opérer des cuisines fantômes (dark kitchens) de 150 à 500 m2. Elle en a ouvert une petite dizaine, avant de les fermer d’un coup sec. Un revirement qui lui a coûté « une quinzaine de millions d’euros » !
Créer des marques
« C’est venu à 100 % de notre côté. Il a fallu convaincre nos investisseurs », avance le patron, qui a vendu, dans le passé, deux autres de ses start-up (Stuart, Resto-In). Après des expérimentations concluantes, Not So Dark a choisi de se concentrer sur l’invention de marques virtuelles faciles à opérer et conçues pour la livraison.
La jeune pousse les propose à des restaurateurs qui ont de la place disponible dans leurs cuisines et cherchent des revenus complémentaires à ceux générés en salle. « Aujourd’hui, un restaurant n’ouvre pas sans avoir une composante livraison dans son business plan », rappelle Clément Benoît.
Outre les recettes et l’aide pour l’approvisionnement des produits, Not So Dark fournit un logiciel qui centralise les commandes et s’occupe du marketing, afin que les marques virtuelles soient dans les premières positions sur les plateformes de livraison. Un enjeu crucial pour exister au milieu d’une concurrence féroce… La start-up, qui se rémunère avec une commission, assure que ses partenaires génèrent, en moyenne, un chiffre d’affaires additionnel de 30.000 euros par mois.
Au total, Not So Dark a développé sept marques virtuelles qui surfent sur les tendances food du moment (bowls, burgers, cuisine végétarienne, etc.). Le patron se réjouit d’avoir réalisé ce pivot, alors que les dark kitchens suscitent les crispations croissantes des riverains excédés par leurs nuisances sonores et sont dénoncées par certains restaurateurs, qui y voient une concurrence déloyale.
Moins de cash à brûler
Le modèle de la licence permet de brûler beaucoup moins de cash et est plus facile à déployer à grande échelle. Aujourd’hui, les marques de Not So Dark sont ainsi distribuées dans 100 villes en France et en Belgique. « Cela nous donne beaucoup plus de profondeur de marché », insiste Clément Benoît.
La société peut notamment s’implanter dans les villes de moins de 30.000 habitants, où les plateformes de livraison (Uber Eats, Deliveroo, Just Eat) sont de plus en plus présentes. Les dark kitchens, qui doivent être implantées dans des lieux très denses pour tourner à plein régime, ne le permettaient pas.
Avec ses nouvelles ressources, Not So Dark veut continuer à s’internationaliser. La société a notamment dans son viseur le Royaume-Uni et les Pays-Bas, où elle devrait se lancer à horizon 2024. « On veut continuer à créer des marques qui s’adaptent au marché auquel on s’adresse », explique le patron. Not So Dark est en concurrence sur ce marché avec Taster, une start-up fondée par un ancien de Deliveroo (Anton Soulier) et qui avait levé 37 millions de dollars en 2021 . La bataille pour créer la plus grande chaîne de restaurants virtuels d’Europe est lancée.
Par Adrien Lelièvre – A retrouver en cliquant sur Source
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