Nutella met les bouchées doubles en France
Le groupe Ferrero va investir 42 millions d’euros pour augmenter ses capacités de production et de stockage en Normandie. Un effort qui financera la construction d’un nouvel entrepôt et modernisera la plus grande usine au monde de Nutella.
Le marché de la pâte à tartiner ne cesse de progresser en France. De 4 à 5 % par an en moyenne ces dernières années. Cette évolution a certes valu à Nutella un afflux de concurrents depuis quelque temps, mais la marque iconique de l’italien Ferrero n’en demeure pas moins et de très loin le leader. La pandémie a même renforcé ses positions, passant de 60 % du marché en valeur au début de l’année à 65 % à la fin août.
« Nous avons battu un record de production de Nutella cette année en dépassant le million de quintaux sur les douze derniers mois en passant aux trois-huit sept jours sur sept. Un rythme qui nous a permis de compenser les baisses de cadence liées à la situation sanitaire », précise Jean-Baptiste Santoul, PDG de Ferrero en France.
De nouveaux biscuits
Et pour faire face à la hausse de la demande, le groupe italien lance de nouveaux investissements de 42 millions d’euros destinés à accroître les volumes fabriqués et les capacités de stockage en Normandie. Le gros de la dépense (30 millions d’euros) est destiné à la construction d’un nouvel entrepôt à Criquebeuf-sur-Seine (Seine-Maritime) de 36.000 mètres carrés, où seront rapatriées les activités de distribution du Grand Quevilly. « Ce sera notre plus grand site logistique en France et triplons le nombre de palettes à 45.000 », indique Jean-Baptiste Santoul.
Une façon d’économiser des centaines de trajets en camion. Une dizaine de millions ira à la modernisation de l’usine de Villers-Ecalles (Seine-Maritime), la plus grosse usine de Nutella dans le monde, créée il y a soixante ans. Elle produit aussi les Kinder Bueno et réalise les assemblages des fêtes. Les deux millions restants sur l’investissement total de 42 millions serviront à moderniser le siège social à Mont-Saint-Aignan également en Seine-Maritime.
Vers le biscuit
Malgré le succès de Nutella, Ferrero a jugé indispensable d’actionner en parallèle de nouveaux leviers de croissance. C’est tout le sens de ses investissements dans le biscuit , où il s’est arrogé 10 % des ventes en France en quatre ans seulement, depuis l’arrivée en rayon de B Ready. Un succès incontestable, qui s’est avéré être « le plus gros lancement en grande consommation en 2016 ». Surfant sur « l’appétance pour le Nutella », Ferrero a réitéré en 2019 avec la création de Nutella Biscuit, puis Kinder Card qui a fait son apparition sur le marché en plein confinement.
«Kinder Card a marché au-delà de nos espérances. Le taux de réachat est de 35 %. Ce biscuit totalise 4 % des ventes de biscuits au chocolat », se félicite le dirigeant. Avec Delacre, Delichoc et les trois marques de biscuits au nutella, Ferrero s’est arrogé 10 % du marché toutes catégories confondues en France.
« Les biscuits sont pour nous un axe de stratégie long terme extrêmement important. C’est la plus grosse catégorie en épicerie sucrée en France. C’est 2 milliards d’euros et un énorme potentiel », abonde-t-il. Le groupe veut « accélérer » le pas sur ce segment au travers de nouvelles marques. Des innovations sont en cours de gestation et promises à un lancement en 2021.
Pâtisserie
A priori, la prochaine conquête du groupe italien sera la pâtisserie. « Le fait à la maison est une activité en plein boom », dont Ferrero entend se saisir. « Nutella est devenu un ingrédient essentiel de la pâtisserie en France. On le retrouve dans les muffins, les gâteaux et les fondants, y compris à la carte des restaurants », dit encore Jean-Baptiste Santoul. Il s’est adjoint le concours du chef Gregory Cohen, avec qui il a élaboré un livre de 60 recettes de pâtisserie au Nutella.
Article de Marie-Josée Cougard A retrouver en cliquant sur Source
Source : Nutella met les bouchées doubles en France | Les Echos