Paris et l’Ile-de-France ont perdu 33 millions de touristes en 2020
Selon un bilan provisoire du comité régional du tourisme d’Ile-de-France, le nombre de visiteurs de Paris et sa région s’est élevé à 17,5 millions l’an dernier, en baisse de 65,4 % par rapport à 2019. Il faut remonter « avant les années quatre-vingt-dix » pour retrouver un tel niveau de fréquentation. Soit un manque à gagner global estimé de 15,5 milliards d’euros, avec des recettes touristiques ramenées à 6,4 milliards d’euros. L’essentiel du recul tient à la raréfaction des clientèles internationales.
33,1 millions de visiteurs en moins par rapport à 2019 ; 15,5 milliards d’euros de recettes envolées : la facture de la première année de la crise sanitaire est colossale pour le tourisme francilien .
Selon le comité régional du tourisme (CRT) d’Ile-de-France, qui a publié lundi un bilan provisoire pour 2020, le nombre de touristes de Paris et sa région s’est élevé à 17,5 millions l’an dernier, soit une baisse de 65,4 % par rapport à 2019. Interrogé par « Les Echos », l’organisme indique qu’il faut remonter « avant les années quatre-vingt-dix » pour retrouver un tel niveau de fréquentation.
Effondrement du tourisme international
Dans le détail, le CRT confirme que la désaffection des touristes étrangers a été la plus sévère, en recul de 78 %, avec un total de 4,9 millions de visiteurs, la clientèle française étant en diminution de 56 %, à 12,6 millions de personnes.
Corollaire de cette fréquentation en chute libre, les recettes touristiques – hébergement, restauration, transport, musées… – se sont effondrées, à 6,4 milliards d’euros (-70,7 %), dont 3,4 milliards provenant des Français. L’essentiel du manque à gagner tient à l’effondrement du tourisme international : la perte de recettes tenant aux visiteurs étrangers se chiffre à 11,5 milliards d’euros, sur le total de 15,5 milliards.
L’ensemble de la filière touristique a été touché par ce marasme sans précédent. Dans l’hôtellerie, le nombre de nuitées a reculé de 68 % par rapport à 2019 (à 22,9 millions). Les établissements haut de gamme ont souffert tout particulièrement de la raréfaction des visiteurs internationaux, que ce soit pour des déplacements de loisirs que d’affaires. La paralysie du secteur de l’événementiel a aussi pesé. L’impact a été plus limité pour les meublés et les locations saisonnières de type Airbnb , le nombre de « nuits logements » (pouvant correspondre à plusieurs personnes) ayant diminué de 55 %, à 4,7 millions.
Année noire des musées
Ce fut aussi une année noire pour les musées et monuments franciliens, rappelle le CRT, avec des baisses du nombre de visiteurs de l’ordre de 72 % au Louvre et au Centre Georges Pompidou, de plus de 76 % au Musée d’Orsay, ou encore de près de 74 % à l’Arc de Triomphe.
Au-delà du périphérique, les autres grands sites d’Ile-de-France sont également très affectés : le repli de la fréquentation approche 76 % au château de Versailles, 70 % pour celui de Fontainebleau, 65 % au domaine de Vaux-le-Vicomte ou encore 69 % à la basilique de Saint-Denis.
Une reprise compliquée
Les zoos ont mieux résisté, profitant d’une clientèle familiale de proximité : le nombre de visiteurs a fléchi de l’ordre de 18 % à Thoiry (78), de 33 % à Lumigny (77), et de 51 % au Parc zoologique de Paris (Zoo de Vincennes).
Alors que la troisième vague de la crise sanitaire complique la reprise du tourisme francilien, l’année 2021 a bien mal débuté. Le nombre de nuitées a fléchi de 77,5 % en janvier et de 74,5 % en février, par rapport aux mêmes mois de 2019, indique le CRT, avec une baisse qui dépasse les 80 % pour les clientèles étrangères. Selon un sondage effectué par l’organisme, 62 % des professionnels de l’hôtellerie et des résidences de tourisme qualifient, par ailleurs, de « mauvais » le mois mars, 23 % d’entre eux n’ayant pas ouvert les réservations.
Dans ce contexte, l’amélioration de la situation sanitaire résultant de l’accélération de la campagne de vaccination s’avère plus que jamais impérative afin d’améliorer l’attractivité de la destination francilienne.
Article de Christophe Palierse – A retrouver en cliquant sur Source