Pernod Ricard passe la barre des 10 milliards d’euros

Pernod Ricard a battu tous ses records au cours de l’exercice 2021-2022. Le deuxième groupe mondial de vins et spiritueux a enregistré son plus fort taux de croissance en 30 ans. Son chiffre d’affaires a dépassé une barre symbolique à 10,7 milliards d’euros.

C’est un strike ! Pernod Ricard a fait une année record de tous les points de vue sur l’exercice 2021-2022 clos le 30 juin. Toutes les régions ont progressé, toutes les catégories d’alcool, tous les segments de prix et tous les canaux de distribution. Du jamais vu de mémoire de Ricard en 30 ans. Le groupe de vins et spiritueux a enregistré sa plus forte croissance (+21 % en facial et 17 % en organique).

Le chiffre d’affaires a passé la barre des 10 milliards d’euros, à 10,7 milliards, le résultat opérationnel a bondi de 19 %, à 3 milliards d’euros, et le bénéfice de 53 %, à 1,99 milliard. Quant à la marge opérationnelle, elle s’est établie à 28,3 %. La demande a été forte sur tous les continents malgré une hausse des prix moyenne de l’ordre de 5 %. Hausse des prix, qui a permis de compenser l’inflation des coûts de production. « Il n’y a qu’en France que les étiquettes n’ont pas bougé à cause de la pression des enseignes. Mais il va bien falloir que cela change », a indiqué aux « Echos » Alexandre Ricard, le patron du groupe.

Il est à noter un retour en force aussi du « travel retail » avec la reprise des voyages, hors Chine. Pernod Ricard affirme avoir gagné des parts de marché partout dans le monde. Seule ombre au tableau, un chiffre d’affaires en recul de 4 % pour les vins. « Les vendanges n’ont pas été bonnes en Océanie », a commenté Alexandre Ricard.

Record de ventes en Inde

Le score de l’Inde avec une progression des ventes de 26 % est particulièrement impressionnant. L’activité dans ce pays a certes profité d’un effet de base favorable, mais pas seulement. « Les fondamentaux sont là qui donnent la plus grande confiance dans l’avenir. Ce pays est en pleine urbanisation. Le PIB progresse de 4 à 7 % selon les périodes et chaque année, 20 millions d’Indiens en plus ont l’âge de consommer de l’alcool », a indiqué Alexandre Ricard. Pernod Ricard y vend 1 demi-milliard de litres de whisky par an (sous les marques Blender’ s Pride, Royal Stag et Imperial Blu) ce qui fait de l’Inde son plus gros marché en volume pour cet alcool. Le troisième en valeur après les Etats-Unis et la Chine.

Dans ce dernier pays, le groupe a « bien commencé l’année » avant que de nouvelles restrictions liées au Covid ne viennent perturber le commerce au printemps. « La consommation a repris en juin. Il faut s’attendre à des mouvements de stop and go de ce type en Chine pour des mois encore », estime Alexandre Ricard. Les ventes n’ont progressé que de 5 % en Chine. « Notre toute nouvelle distillerie à Emeishan fonctionne au maximum de ses capacités », précise Alexandre Ricard. Pas question de mettre ce single malt sur le marché pour l’instant. Rien avant trois ans. Le nom de ce « futur best-seller » n’est toujours connu. « Il sera chinois et poétique » pour un produit, dont une partie aura entre 25 et 30 ans d’âge.

Baisse du titre en bourse

Le groupe prévoit un bon démarrage au premier trimestre de l’exercice qui a démarré le 1er juillet malgré un contexte qui reste instable avec une forte inflation, la poursuite de la guerre et de nouveaux confinements dus au Covid-19 en Chine. Le titre Pernod Ricard est orienté à la baisse depuis le début de l’année et encore ce jeudi malgré des résultats supérieurs aux prévisions des analystes. Une situation précisément liée au manque de visibilité et à l’impact des prix de l’énergie sur l’exercice annuel 2022-2023.

Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

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