Pizza, pasta, mozza, le trio gagnant de la gastronomie italienne

Simple et accessible, la cuisine de la Péninsule s’est mise à toutes les tables et répond bien aux attentes de consommateurs désormais plus soucieux de la qualité et de l’origine des produits qu’ils mettent dans leurs assiettes.

La France a inventé le Kir mais c’est le Spritz qui est devenu le cocktail à la mode. La crêpe est restée bretonne alors qu’on mange de la pizza partout dans le monde. Ou presque, puisque la Chine n’aurait pas encore tout à fait succombé. Même le champagne, pourtant, La grande réussite marketing française, perd chaque année des parts de marché (en volume) face au Prosecco, bien moins cher.

La France a ses chefs étoilés mais c’est la cuisine italienne que l’on préfère. Même ici : chez Uber Eats, la pizza, pas le croque-monsieur, figure dans le trio des plats les plus commandés au côté des sushi et burgers. Et quel restaurant français n’a pas mis la tomate mozzarella à sa carte ? « La cuisine italienne est simple et elle s’inscrit dans le quotidien alors que la gastronomie française reste trop synonyme de sophistication et de moment exceptionnels », relève David de Matteis, associé chez OC & C, le cabinet de consultants dans les secteurs grande consommation et restauration.

L’accessibilité est son autre point fort. « Le rapport qualité-prix et marge pour le restaurateur, est beaucoup plus favorable à la gastronomie et aux produits italiens », souligne Philippe Gauguier, associé chargé des études sur la restauration et le tourisme chez In Extenso. Il pointe aussi chez nos voisins « le dynamisme de très petites filières de production autour de produits régionaux typés, charcuterie, pâtes, légumes… qui sont, à la fois haut de gamme donc sans compromis sur la qualité tout en restant abordables en prix ».

Histoire agricole

Il est vrai que l’immigration massive des Italiens outre-Atlantique et en Australie a beaucoup fait pour la diffusion de leur culture alimentaire. Mais si les produits « made in Italy » s’exportent maintenant mieux (vins exceptés) que les nôtres cela tient aussi à une histoire agricole très différente des deux côtés des Alpes. « Après guerre, la France a fait le choix de l’agriculture intensive et industrialisée, moins l’Italie qui a conservé des productions de meilleure qualité. Une évolution encouragée par la grande distribution qui a surtout vendu des prix bas et atteint un niveau de concentration inconnu en Italie », rappelle Cécile Poujade, directrice Retail & International chez Saguez & Partners.

C’est ce système qui est aujourd’hui bousculé par les attentes de consommateurs bien plus attentifs au contenu de leurs assiettes.

Source : Pizza, pasta, mozza, le trio gagnant de la gastronomie italienne | Les Echos