
QR Code, IA, paiement mobile… La restauration se met au paiement invisible
Les acteurs français de la restauration n’hésitent pas à proposer aux consommateurs de nouvelles manières de régler. A l’image de Flunch et de son concept Faim, sans caisse. Ou du développement du paiement sur smartphone, via un QR Code, dans la restauration à table.

Au Royaume-Uni, Amazon vient d’annoncer la fermeture de ses 19 supermarchés permettant de faire ses courses sans passer par la caisse. En France, en revanche, la technologie Just Walk Out du géant américain Amazon fait ses premiers pas dans un tout autre univers : la restauration. Un signe supplémentaire que le secteur s’empare de nouveaux modes de paiement.
Flunch a en effet ouvert, mi-septembre, dans le centre de Lille un magasin pilote sous l’enseigne Faim dont le logo comprend un « i » à l’envers. Celle-ci affiche la couleur dès l’entrée avec le message : « No stress, no caisse : tu rentres, tu choisis, tu sors, c’est easy et rapide. »
Des capteurs au plafond de Flunch
Pour faciliter la vie des clients, l’enseigne de restauration de la famille Mulliez a même adapté la technologie. A la différence du système installé dans les magasins Amazon Fresh, pas besoin de s’identifier à l’entrée. La quarantaine de capteurs disséminés au plafond, et qui n’enregistrent pas, contrairement à une caméra, créent d’emblée le panier virtuel du client. Ils reconnaissent non pas les produits, mais leur emplacement.
Le consommateur compose son repas en saisissant dans les armoires un plat chaud, facturé à partir de 5,50 euros, ou une salade, un dessert, une boisson, tous automatiquement enregistrés. « Si le client change d’avis et remet le produit dans l’armoire, le capteur enregistre le geste et le sort du panier virtuel », explique Hervé Rampal, directeur de Flunch.
A la sortie, l’intelligence artificielle permet d’associer panier et carte bancaire quand on passe celle-ci sur la borne. Les deux portes vitrées s’ouvrent et le client est débité dans la foulée. « Fini la queue aux heures de pointe pour acheter un sandwich », promet Faim, qui n’indique d’ailleurs jamais dans le point de vente son lien avec Flunch.
Ce dernier investit ainsi l’univers de la vente à emporter en ciblant les clients actifs. « Sur le marché de la ‘food à emporter’, le plat est souvent de fabrication industrielle. Nous avons voulu apporter des repas de qualité, avec des plats préparés dans nos ateliers et mis sous vide », ajoute le directeur général. Tout en misant sur un concept différenciant en matière d’expérience client.
Flunch compte lancer deux autres tests autour de Faim, sans doute à Lille, et peut-être à Paris. S’il fait ses preuves, le concept sera déployé à plus grande échelle.
QR Code : même les étoilés s’y mettent
Dans la restauration à table, c’est au moment de régler l’addition que les habitudes évoluent. Proposée aux professionnels par différents acteurs, de Lyf à Sunday, la possibilité de payer directement sur son smartphone grâce à un QR Code, sans avoir à attendre qu’un serveur apporte la note, se répand.
« Ce qui relevait de l’innovation il y a quatre ans est en train de devenir très grand public. Tous les types de restaurants adoptent ce mode de règlement, jusqu’à l’étoilé Michelin. Les clients français se l’approprient au quotidien autant que les Américains ou d’autres Européens », constate Victor Lugger, PDG de Sunday et cofondateur des restaurants Big Mamma.
Chez TheFork, la plateforme de réservation, près de 60 % des restaurants « partenaires » français ont activé TheFork Pay, la solution de paiement numérique intégrée à l’application. « Du côté des clients, l’utilisation a progressé de 30 % en 2024 par rapport à l’année précédente », note Damien Rodière, directeur général de TheFork Europe de l’Ouest.
Autre preuve que les nouveaux modes pour s’acquitter de son addition se développent, La Bonne App, l’application de fidélisation qu’a récemment lancée Bertrand Franchise, entité de Groupe Bertrand, autour des enseignes Hippopotamus, Léon, Volfoni et Au Bureau, intègre une solution de paiement à table via un QR Code que les franchisés choisissent ou non d’adopter.
« Cette fonctionnalité est particulièrement appréciée à midi où le temps des clients est souvent compté », relève Alexandre Fortis, directeur digital de Bertrand Casual Food. Il souligne qu’au-delà de l’expérience client, l’arrivée de nouvelles solutions de paiement implique aussi de bien prendre en compte les évolutions dans l’organisation des établissements.
Par Clotilde Briard et Nicole Buyse – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/qr-code-ia-paiement-mobile-la-restauration-se-met-au-paiement-invisible-2189004