Qui sont les géants des vins et spiritueux

Le groupe Castel n’est pas seul à peser lourd dans la filière vins et alcools. D’autres enseignes affichent aussi une belle santé en centaines de millions de bouteilles vendues chaque année.

 

Le rayon vin d'un supermarché français.
Le rayon vin d’un supermarché français. Philippe Turpin / Photononstop

Le chiffre d’affaires (CA) de la filière viticole française était estimé par FranceAgriMer à 26 milliards d’euros en 2017, dont 11,2 pour la seule production de vins. Mais il est difficile de comparer les performances des principaux groupes du secteur vins et alcools. Les périmètres sont rarement identiques : activités nationales ou principalement à l’export, production et distribution de vins, de champagnes, voire de spiritueux, marques familiales ou sociétés internationales, etc. Et puis les chiffres sont fragiles, voire non communiqués, quand les entreprises ne sont pas cotées en Bourse.

« Même les notions de volume ne veulent rien dire, indique Stanislas Thiénot, directeur général du groupe Thiénot Bordeaux-Champagne. Il est difficile de comparer des bouteilles à quelques euros comme les proposent les Grands Chais de France, à nos champagnes à une vingtaine d’euros, par exemple ceux de notre marque Canard Duchêne, ou à des flacons à cinquante euros pour notre négoce de grands crus classés. » Ce dernier annonce de beaux résultats, avec 240 millions d’euros de CA en 2018, dont 55 % à l’export. L’activité champagne pèse un tiers des résultats – la maison champenoise Thiénot en affiche à elle seule 62,8 millions d’euros – et bordeaux autour de 55 %. Dans ce groupe, on retrouve notamment les vins Dourthe et ses neuf châteaux bordelais.

Les vendeurs de vins se divisent en deux catégories : deux géants, et une armada de grands

Si les classements sont malaisés à établir, les spécialistes du secteur s’accordent à dire que deux groupes jouent en tête dans le vin, dans une sorte de première division : Pierre Castel donc – qui annonce 6 milliards d’euros de CA, dont 4,5 pour la bière et quelque 600 millions de bouteilles vendues chaque année – et le groupe Grands Chais de France. Selon le fondateur de ce dernier, Joseph Helfrich, le CA 2018 est de 1,124 milliard d’euros et le nombre de cols vendus annuellement avoisinerait 550 millions, avec les marques J. P. Chenet, Grand Sud et Calvet. Ce sont donc les « big one ».

La deuxième division englobe les groupes qui, comme Thiénot, réalisent un CA de l’ordre de 200 à 300 millions. On y trouve Advini (Maison Jeanjean en Languedoc, domaine Laroche à Chablis, maison Champy en Bourgogne…) avec un CA en 2018 de 257,1 millions d’euros et 46 % à l’export. Invivo Wine, qui regroupe 201 coopératives, soit quelque 25 000 hectares de vignes, arrive juste derrière, avec 237,3 millions d’euros, pour l’année 2017-2018.

Ce tableau pourrait aussi intégrer les grands groupes tels LVMH, de Bernard Arnault – très puissant dans le champagne –, Serge Dassault, François-Henri Pinault (groupe Kering), qui ont pour point commun d’être des industriels, dont le vin est un secteur parmi d’autres. A signaler encore le groupe Pernod-Ricard, qui annonce 9,9 milliards d’euros de CA en 2018. Mais, précise le groupe, les spiritueux (vodka Absolut, Ricard, cognac Martell, rhum Havana Club, les whiskys Ballantine’s, Jameson…) représentent 66 % de ce chiffre d’affaires. Un autre monde.

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