
Ramen, banh mi, poké… : quand les fast-foods découvrent de nouveaux horizons
Pizza, burger et kebab forment le trio de tête des envies de snacking des Français. Mais pour répondre à la diversification de leurs attentes, la restauration rapide déploie de nouveaux concepts plus exotiques.
La curiosité culinaire des Français peut se mesurer à la diversification des offres de la restauration rapide. Et elle ne cesse d’augmenter. Dans les derniers mois, les points de vente proposant banh mi, le sandwich vietnamien, mais aussi ramen, cette soupe de nouilles à la japonaise, ou pad thaï, plat thaïlandais, ont fleuri dans les grandes agglomérations.
« La cuisine plus exotique suscite de l’intérêt, car elle permet de voyager dans son assiette à l’heure où les gens ont plus besoin d’évasion que jamais », remarque Maria Bertoch, experte foodservice au sein de Circana.
Des plats à poster sur Instagram
A l’image de la cuisine « healthy », le poké bowl s’est également installé dans des villes de toutes tailles. De petites chaînes de points de vente se sont développées. « Les produits doivent de plus en plus être ‘instagrammables’. Les établissements ont besoin de proposer des plats que le consommateur veut manger sur l’écran. Cela ajoute à l’expérience », souligne Nicolas Nouchi, directeur des études chez CHD Expert-Datassential.
Ce type de nourritures plaît aux 15 à 30 ans, gros consommateurs de fast-food. Tout comme les tacos qui ont également le vent en poupe.
Les valeurs sûres gardent le cap toutes générations confondues. En tête des snacks salés que les Français préfèrent consommer en dehors de chez eux ou en livraison figuraient d’abord, en 2022, la pizza, à 37 %, soit le même niveau que l’année précédente, puis le burger à 27 % contre 22 % en 2021, selon l’étude réalisée par CHD Expert-Datassential pour les Salons Sandwich & Snack Show et Parizza, qui s’achèvent le 13 avril à Paris.
« L’engouement pour l’offre de burgers va de pair avec l’augmentation du parc de restaurants durant le Covid », estime Maria Bertoch chez Circana. Ce segment s’est d’ailleurs récemment enrichi d’un nouveau type de produits, le « smash burger », dont le steak haché, plus mince, est écrasé sur le gril pour être croustillant. De quoi lui donner une nouvelle actualité.
Goût accru pour le kebab
Le kebab monte aussi en puissance. Il est dégusté par 23 % des Français contre 11 % il y a un an, selon CHD Expert-Datassential. « Le kebab a pris de la place grâce aux efforts faits sur l’hygiène, mais aussi sur les concepts », observe Nicolas Nouchi. Le sandwich reste, lui, bien sûr un pilier de la consommation rapide. Mais il n’apparaît pas dans le Top 3 de cette année.
Les enseignes bien installées ont aussi compris la nécessité d’étendre leur carte. KFC affiche actuellement la publicité de son burger végétarien, le Colonel Veggie Original, qui représente déjà un Colonel burger vendu sur cinq.
Le sushi, devenu plus facile d’accès avec le développement de corners dans la grande distribution, étend ses propositions pour lutter contre sa banalisation. Sushi Shop n’en finit d’ailleurs plus de diversifier sa carte, au-delà des partenariats menés avec des chefs étoilés, comme dernièrement Mory Sacko. Il s’était mis au poké bowl depuis un moment, mais vient d’y ajouter les ramens en plus des récents curry et yakisoba.
Mais les entrepreneurs indépendants voulant explorer de nouveaux terrains n’en doivent pas moins rester prudents et veiller à leur lieu d’implantation. Dans le 15e arrondissement parisien, un point de vente de sando, ce sandwich à la japonaise à base de pain au lait, n’a duré que quelques mois. Il s’est fait remplacer par une enseigne plus éclectique, surfant entre Thaïlande et Méditerranée.
Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source
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