Bruxelles prêt à couper les ailes de Red Bull ? La Commission européenne a annoncé jeudi mener une enquête contre le fabricant autrichien de boissons énergisantes. La marque aux 12,7 milliards de canettes vendues en 2024 est soupçonnée d’avoir réduit illégalement la concurrence en abusant de sa position dominante.

Le groupe, devenu fleuron de l’industrie agroalimentaire autrichienne à grands coups de marketing sportif, aurait développé une stratégie à l’échelle européenne, visant à « réduire la compétition sur les boissons énergisantes de plus de 250 ml » au niveau des ventes réalisées en magasins (supermarchés, stations-service, etc.), précise Bruxelles dans un communiqué.

En clair, Red Bull est soupçonné d’inciter les distributeurs à arrêter de commercialiser les produits concurrents ou à les désavantager. Il pourrait aussi profiter du fait que certains magasins lui délèguent l’assortiment, la mise en rayon et la promotion des boissons énergisantes qu’ils commercialisent, pour favoriser ses propres produits.

Soupçons préalables

Avec plus de 50 % des parts du marché en 2023, le groupe est le leader incontesté des boissons énergisantes, loin devant Monster Energy, dont Coca-Cola détient une large part, et sa trentaine de pourcents de part de marché.

Déjà en mars 2023, les enquêteurs de la Commission européenne avaient mené des inspections dans les locaux de l’entreprise. A l’époque, le groupe autrichien avait confirmé à l’AFP cette inspection et assuré qu’il coopérait pour répondre aux questions soulevées.

Red Bull, boisson contenant de la taurine, des vitamines et de la caféine, a été créée dans les années 1980 par l’homme d’affaires autrichien Dietrich Mateschitz, décédé en 2022. Il s’était associé à un entrepreneur thaïlandais, Chaleo Yoovidhya, afin d’adapter au marché européen une boisson similaire précédemment lancée en Thaïlande par ce dernier.