Restaurants : Benjamin Patou cède Moma à Walter Butler

Butler Industries va monter sa participation de 35 % à 85 %. Benjamin Patou, fondateur de Moma, présidera le conseil de surveillance du groupe de restauration pendant trois ans, et conservera aux côtés d’actionnaires historiques comme Patrick Bruel 15 % du capital.

Comme son concurrent Paris Society, fondé par Laurent de Gourcuff, s’est fait absorber par le groupe hôtelier Accor pour mieux se développer à l’international, Moma Group à son tour s’apprête à tomber dans l’escarcelle de Butler Industries. Son fondateur, Benjamin Patou, va céder sa participation majoritaire à son partenaire depuis 2023, qui détiendra 85 % du capital du groupe de restauration festive à l’issue de l’opération, contre 35 % actuellement.

Les actionnaires historiques de Moma Group, dont Benjamin Patou, Patrick Bruel, Eric Sitruk et Jean-David Sarfati, resteront associés aux côtés de Butler Industries à hauteur de 15 %, chacun à parts égales. « On est arrivé très vite à la conclusion que les choses s’accéléraient, dans un monde très compétitif et concurrentiel. Et que Moma, pour tenir son rang, avait besoin de moyens financiers et organisationnels », résume Benjamin Patou.

Depuis sa création en 2012, Moma Group a développé des concepts de restauration premium autour de marques emblématiques, comme Noto, Casa Amor, Mimosa, Manko ou Café Lapérouse. En 2024, malgré un contexte économique compliqué par les Jeux Olympiques, le groupe de restauration aurait enregistré un chiffre d’affaires de 115 millions d’euros et un résultat d’exploitation de 10 millions. L’opération, dont le montant n’a pas été communiqué, serait de l’ordre de la vingtaine de millions d’euros.

Projets à l’international

Après le départ en 2022 du groupe Barrière, qui détenait 48,6 % de Moma Group, Benjamin Patou, souhaitait accélérer son déploiement international. Au cours des prochains mois, plusieurs ouvertures pourraient voir le jour, avec quatre restaurants au Maroc, un établissement Mimosa en Arabie saoudite, et des projets autour de Noto et Casa Amor. Certains développements pourraient se faire sous forme de licences.

Créé en 1991, Butler Industries possède des participations auprès d’une quarantaine de sociétés (défense, tech, épargne, sécurité, lifestyle) dans 30 pays sur 5 continents. Passionné de culture et de gastronomie, Walter Butler détient le cabaret Le Paradis Latin, est présent chez Pierre Hermé, au restaurant étoilé L’Ambroisie ou chez Partouche, et à la tête de vignobles.

Il aime développer et redresser les entreprises : BDDP, la SNCM, le PSG, Flo, Virgin, Mille et une listes. Autant de dossiers qui, à un moment ou un autre, ont atterri sur son bureau. Désormais, le dirigeant entend étendre son pôle lifestyle, à l’instar de Pierre Hermé « qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires hors d’Europe », rappelle-t-il.

Dans la nouvelle configuration, Benjamin Patou assurerait la présidence du conseil de surveillance de Moma Group pour trois ans, accompagnant les équipes en tant que senior advisor. Il conserverait les deux restaurants parisiens Lapérouse et Lafayette’s. La réalisation de cette opération reste soumise à un accord du pool bancaire du groupe ainsi qu’à l’obtention des autorisations usuelles.

Par Yann Duvert et Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/walter-butler-met-la-main-sur-les-restaurants-de-moma-group-2142203