Entre le troisième trimestre 2023 et la même période de 2024, les prix des chaînes de restaurants ont augmenté de 1,5 % contre 4 % pour les indépendants.Restaurants: ceux qui modèrent les additions, et ceux qui continuent d’augmenter les prix

Les grandes enseignes ont limité la hausse de leur prix au troisième trimestre, selon Food Service Vision, à la différence des indépendants. Elles essaient de maintenir la fréquentation en période d’arbitrages opérés par les consommateurs. Après un été contrasté pour les acteurs de la restauration, la rentrée reste incertaine.

Entre le troisième trimestre 2023 et la même période de 2024, les prix des chaînes de restaurants ont augmenté de 1,5 % contre 4 % pour les indépendants. (iStock)

En matière d’addition, la stratégie des chaînes de restaurants diverge de celle des établissements indépendants. Les grandes enseignes ont en effet choisi de jouer la modération. La note est restée quasiment stable entre le deuxième et le troisième trimestre, selon la nouvelle « Revue Stratégique » de Food Service Vision. Quand la facture présentée au client chez les acteurs indépendants a continué à augmenter.

Résultat : la restauration de réseau a ainsi vu ses prix progresser de seulement 1,5 % entre le troisième trimestre 2023 et la même période de 2024. Tandis que les tarifs des indépendants ont connu une hausse de 4 %. Mais, globalement, depuis le début de la guerre en Ukraine, le secteur a été plus tempéré dans la valorisation de ses tickets que l’agroalimentaire et la grande consommation.

Effet météo et dissolution

« Il y a eu une vraie prudence dans les hausses des derniers mois, en particulier de la part des chaînes. Les acteurs essaient d’entretenir le trafic en période d’arbitrages opérés par les consommateurs », note Florence Berger, directrice associée de Food Service Vision.

Du côté de l’activité, la restauration commerciale a connu un été contrasté, tout comme la consommation hors domicile en général. La météo maussade n’incitant pas à fréquenter les terrasses et la dissolution de l’Assemblée nationale ont pesé en juin avec un repli du chiffre d’affaires de 4 %. La hausse de 2 % de juillet et la stagnation d’août ont permis de limiter les dégâts. Mais la fréquentation a, elle, baissé de 1 % pendant ces deux mois estivaux.

Une forte disparité existe entre les circuits. Après un mois de juin favorable, notamment grâce au succès du cinéma qui incite aux sorties, la restauration à table des chaînes a particulièrement souffert en juillet alors que les indépendants se sont repris. Les fast-foods marquent également le pas. Il se confirme aussi que les JO ont eu un effet limité pour bon nombre d’acteurs. Les fans zones avec leurs offres de street food sous concession ou les commerces de proximité ont absorbé une bonne partie du flux.

Les brasseries les plus proches des lieux de compétition ont aussi bénéficié de l’événement. Tout comme la restauration en gare ou dans les aéroports. Ou, à Paris, les établissements gastronomiques. Mais seuls 10 % des restaurateurs indépendants estiment avoir connu un effet positif. Et 8 % à peine des Français se sont rendus dans les cafés et restaurants pour regarder les épreuves, avec surtout un effet sur l’achat de boissons.

Septembre semble aussi se dessiner sous l’angle de la complexité. « La fréquentation n’est pas repartie, contrairement à ce que l’on pensait après l’effet JO. Il est vrai que les Jeux Paralympiques ont retardé la rentrée business à Paris », constate François Blouin, le président fondateur de Food Service Vision.

Il estime que la période continue à se placer sous le signe de l’incertitude pour la consommation hors domicile. « On peut imaginer deux couleurs différentes pour la fin de l’année, poursuit-il. La première serait placée à nouveau sous le signe des arbitrages de consommation, les Français restant attentistes, ce qui donnerait une stabilité du chiffre d’affaires en 2024. La deuxième serait plus positive avec une croissance de quelque 2 %, ce qui serait une très bonne performance. Les réservations hôtelières déjà faites comme les commandes de traiteurs avant les fêtes représentent des signes positifs. »

Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/restaurants-ceux-qui-moderent-les-additions-et-ceux-qui-continuent-daugmenter-les-prix-2119928