Restauration : Barrière se désengage de Moma Group

Après l’avoir accompagné six ans, le groupe d’hôtellerie-restauration et de casinos cède sa participation de 48,59 % dans le spécialiste de la « restauration festive et premium ». Le patron fondateur de Moma, Benjamin Patou, a porté son bloc de contrôle à 70 %, tout en ouvrant le tour de table à trois investisseurs dont Patrick Bruel.

Six ans après leur rapprochement , visant à créer « le leader de l’événementiel intégré » en France, l’heure est à la séparation entre la galaxie Barrière et Moma Group. Le numéro un français des casinos, acteur de premier plan également dans l’hôtellerie-restauration haut de gamme, a décidé de céder sa part de 48,59 % dans le capital du spécialiste de la « restauration festive et premium » et de l’événementiel, ont annoncé, jeudi, les parties dans un communiqué commun. Les titres de Barrière, dont le produit de cession n’a pas été divulgué, sont pour partie – pour un peu plus de 18 % – repris par la holding familiale du fondateur et patron de Moma Group, Benjamin Patou, lequel porte son bloc de contrôle de sa société à 70 %. Par ailleurs, ont précisé « Le Figaro » et « Challenges », 30 % du capital ont été acquis par trois investisseurs associés, dont l’acteur et chanteur Patrick Bruel.

Cette séparation, entre deux sociétés qui subissent de plein fouet la crise sanitaire, ne serait « pas liée », assure-t-on, à leur environnement. En préparation depuis des mois, l’opération découlerait, en réalité, de la volonté de Benjamin Patou de reprendre son indépendance.

17 ouvertures en 5 ans

Pour autant, ce dernier se félicite, dans le communiqué commun, d’une alliance qui « nous a permis de nous développer de façon très ambitieuse pour nous imposer aujourd’hui comme un acteur incontournable de l’hospitalité dans le secteur de la restauration et de l’évènementiel. » Depuis début 2016, et l’annonce du rapprochement avec Barrière, Moma Group a réalisé 17 ouvertures, à Paris et en province, faisant même fi du retournement de conjoncture. Ainsi, Benjamin Patou a lancé, l’an dernier, son Café Lapérouse dans un Hôtel de la Marine – place de la Concorde – fraîchement et superbement rénové . En parallèle, les synergies ont pu jouer avec Barrière, à Saint-Barth par exemple.

Cela étant, des voies stratégiques divergentes expliquent aussi la séparation. La volonté de Benjamin Patou de développer des concepts de restauration dans des centres commerciaux, fort d’un partenariat avec Unibail-Rodamco-Westfield, sort Moma du champ d’action de Barrière. De son côté, le groupe de casinos et d’hôtellerie-restauration a remis à plat sa stratégie, l’an dernier, sous la houlette d’Alexandre Desseigne-Barrière, le fils du PDG Dominique Desseigne, en charge, depuis avril 2021, de la stratégie et du développement de la galaxie familiale, composée de deux grandes entités, Groupe Lucien Barrière et la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes.

Concrètement, Barrière doit segmenter son parc hôtelier en créant des collections d’établissements et les faire grandir en s’appuyant sur des partenaires. Internationaliser davantage son parc en s’appuyant, là encore sur des associés, comme en témoigne le projet d’hôtel Fouquet’s à New York .

Pour les casinos, Barrière veut mettre davantage l’accent sur le divertissement et le numérique. Les casinos souffrent tout particulièrement de la crise sanitaire, comme vient de le confirmer l’alourdissement des pertes de Groupe Partouche , le numéro deux français du secteur.

Article de Christophe Palierse – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Restauration : Barrière se désengage de Moma Group | Les Echos