Restauration : l’automne s’annonce plus difficile que l’été

Juillet et août ont fait figure de parenthèse dans une année très compliquée pour la restauration commerciale, même si le chiffre d’affaires a quand même baissé de 22 % sur la période, selon Food Service Vision. Les établissements parisiens ont particulièrement souffert.

 

Si l’automne s’annonce compliqué, l’été a été moins nuageux que prévu pour le monde de la restauration hors domicile. Le marché, qui inclut aussi bien les restaurants que les cantines et les commerces hors grandes surfaces, a limité la casse en juillet et en août. La baisse de son chiffre d’affaires a été de 17 % par rapport à la même période de 2019, contre 43 % en juin et 61 % en mai.

« Ce rebond estival, presque général, était plutôt inespéré pour les acteurs du secteur. Jusqu’au 15 septembre, la rentrée se plaçait sous les meilleurs auspices. Alors qu’aujourd’hui, l’incertitude prédomine », constate le président fondateur de Food Service Vision, François Blouin.

Grosses disparités

La quatrième étude « Food Service & Covid-19 » montre cependant des situations disparates. Les commerces hors grande surface, comme les boulangeries, ont enregistré en juillet et août un niveau d’activité supérieur à l’an dernier. La restauration collective a aussi nettement repris des couleurs, malgré la fermeture des écoles.

La restauration commerciale, quant à elle, n’affichait plus, en moyenne, qu’un recul de 22 % de ses ventes, au lieu de 48 % en juin. Cependant toutes les régions n’ont pas été logées à la même enseigne. Le chiffre d’affaires lié aux touristes étrangers a fortement baissé. Dans certaines zones, il a été compensé en partie par la forte présence de vacanciers français, favorisant la partie rurale et littorale de l’Hexagone.

Le gros point noir, c’est Paris . Les ventes y ont reculé de 49 %, ce qui pèse lourdement sur la moyenne. Alors qu’ailleurs, elles ont même très légèrement progressé, à 1 %.

Car, partout dans l’Hexagone, 9 habitués sur 10, allant d’ordinaire au restaurant plus d’une fois par mois, s’y sont rendus. « Les gens ont eu envie de se faire plaisir. Cela s’est vu dans les tickets moyens ou dans les tablées familiales. Le phénomène se retrouve aussi dans la livraison et la vente à emporter », complète-t-il. En outre, la diminution du télétravail, malgré les vacances, a favorisé la fréquentation à l’heure du déjeuner, notamment en terrasse.

Le moteur de la restauration rapide

La restauration rapide constitue le principal moteur du rebond, devant le service à table. Les acteurs servant des repas dans des hébergements, tout comme ceux du self-service, ont connu un été plus nuancé. Quant à la restauration de transport, elle a à peine retrouvé 56 % de son activité de 2019.

La période estivale ne doit pas faire oublier pour autant qu’en cumul, de janvier à août 2020, la perte de chiffre d’affaires atteint 20 milliards d’euros. Surtout, la profession manque de visibilité sur l’automne. Même si, comme le souligne François Blouin, l’arrière-saison pourra profiter au littoral et aux régions rurales. Il reste à voir ce que les Français vivant notamment dans les zones d’alerte maximale et gardant la possibilité d’aller au restaurant, auront envie de faire.

Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Restauration : l’automne s’annonce plus difficile que l’été | Les Echos