Newrest a augmenté son activité dans les aéroports de Roissy, Montréal et Johannesburg.Restauration : Newrest engrange les contrats de compagnies aériennes 

Bénéficiant de la reprise du transport aérien et de nouveaux contrats, le groupe de restauration collective a augmenté son chiffre d’affaires de 32 % en septembre 2023 et dépasse 2 milliards d’euros.

Le groupe de restauration aérienne, ferroviaire et collective Newrest rebondit après la crise du Covid-19. Déjà bénéficiaire d’un bond de 84 % en 2022 avec la reprise du transport aérien, le groupe toulousain de 40.000 salariés dans 56 pays a augmenté son chiffre d’affaires de 32 % sur l’exercice clos fin septembre 2023 à 2,22 milliards d’euros, avec un Ebit de 8,7 %.

L’activité de traiteur aérien, en hausse de 40 % en 2023, est celle qui a le plus progressé jusqu’à représenter la moitié du chiffre d’affaires. Le groupe a remporté de nouveaux marchés pendant la crise. Il a signé deux gros contrats de dix ans aux Etats-Unis pour fournir Delta Air Lines à Atlanta et Salt Lake City et United Airlines à Houston. Cette activité, qui a débuté fin 2021, a augmenté de 50 % en 2023 et généré 400 millions d’euros de revenus.

Newrest a aussi en charge depuis novembre 2022 la restauration de Scandinavian Airlines dans ses bases de Stockholm, Copenhague et Oslo, pendant sept ans, en coentreprise avec Inflight International Logistics. Il a aussi signé un contrat important de dix ans avec Transavia, pour lequel il ouvrira en mars 2024 une unité automatisée de remplissage des trolleys de vente de produits pendant les vols, à Wissous à côté d’Orly.

Ralentissement en vue

Le groupe a investi plus de 15 millions d’euros dans cette usine ultramoderne équipée d’appareils de lecture en 3D du contenu des chariots et d’un algorithme d’IA qui analyse les données. Le logiciel prédit les ventes pour mieux remplir les trolleys tout en cherchant à en diminuer le poids. « C’est une première à ce niveau d’automatisation », souligne Olivier Sadran, coprésident de Newrest.

Le groupe a investi 60 millions d’euros en 2023 dans la création et la modernisation des cuisines centrales et des unités de traiteur aérien pour réduire son empreinte carbone. Il consommera moins de gaz pour réfrigérer les produits et installera des panneaux solaires.

Newrest a augmenté son activité dans les aéroports de Roissy, Montréal et Johannesburg en signant notamment avec Emirates et Cathay Pacific. Il a aussi obtenu le renouvellement de la concession de l’aéroport de Tahiti pendant dix-sept ans, mais il reste vigilant pour la suite. « Nous entrons dans une période de crise avec la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’économie, qui aura des conséquences sur le trafic aérien en Europe et aux Etats-Unis entre 2023 et 2025 », prévient Olivier Sadran.

Base pétrolière en Angola

Créé en 1996 à Toulouse sous le nom de « Catair », Newrest s’est hissé dans le trio de tête du catering aérien derrière Gategroup, opérant 88 unités dans 34 pays. Le dirigeant explique le succès du groupe par sa liberté d’action : « Nous ne sommes pas une filiale de compagnie aérienne, nous n’avons pas de dette et possédons 96 % du capital, ce qui fait que nous pouvons investir sur le long terme dans la modernisation des outils », dit-il.

Le groupe s’est diversifié dans la restauration collective et les bases de vie, qui forment un tiers de son chiffre d’affaires. Ces activités ont progressé de 20 % en 2023, mais les résultats sont « plus complexes ». Le groupe a remporté en septembre « un contrat à trois chiffres » pour alimenter une base pétrolière de Chevron dans l’enclave angolaise de Cabinda. Il a obtenu des marchés pour servir des mines en Amérique du Sud, les usines Renault au Maroc et les prisons marocaines. Mais en France, Olivier Sadran déplore que « la restauration collective continue de souffrir, parce qu’il y a un écart entre les obligations de la loi Egalim qui renchérissent le coût des repas et la capacité des collectivités à payer ».

Enfin, dans la restauration ferroviaire, qui représente 12 % du chiffre d’affaires, Newrest a augmenté ses recettes de 27 % en 2023. Outre le renouvellement de ses contrats dans les Intercités et les TGV en 2021, il a remporté un marché de Ouigo SNCF en Espagne et l’extension de la logistique pour Eurostar.

Par Laurent Marcaillou (Correspondant à Toulouse) – A retrouver en cliquant sur Source

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