
Sodexo jette l’éponge et conserve l’intégralité de ses titres-restaurants
Le géant de la restauration collective renonce à faire entrer un investisseur au capital de son pôle Avantages & Récompenses. En négociations depuis plusieurs semaines avec le fonds CVC, Sodexo espérait le valoriser jusqu’à 4 milliards d’euros.
Marche arrière toute à la direction du géant de la restauration collective Sodexo. Il n’y aura pas d’ ouverture du capital de la branche Avantages & Récompenses (titres-restaurants, carburant, sport, cadeaux…), une opération dont le groupe espérait une valorisation de près de 4 milliards d’euros. A l’issue d’un conseil d’administration mardi soir, Sodexo a fait savoir ce mercredi dans un communiqué qu’il avait mis fin à ses négociations avec des tiers.
« L’option consistant à faire entrer un investisseur dans le capital de l’activité n’a pas été retenue, le conseil d’administration estimant qu’elle n’était pas suffisamment créatrice de valeur », peut-on lire. En clair, Sodexo estime ne pas avoir obtenu assez du fonds d’investissement CVC – qui n’est pas cité par le groupe, de même que ses attentes de prix -, avec qui il négociait pourtant depuis plusieurs semaines d’une cession de 20 à 30 % de son pôle. « Tout le monde n’était pas aligné lors du conseil. Certains y étaient favorables, d’autres non. Le projet a donné lieu à de longs débats », affirme une source proche du dossier. En Bourse, le titre Sodexo reculait de plus de 4 % à l’ouverture.
Opération complexe
Division la plus lucrative avec une marge d’exploitation d’un peu moins de 27 %, le géant présidé par Sophie Bellon était très attaché à son actif et n’entendait pas réviser à la baisse ses prétentions de prix. Selon nos sources, Sodexo attendait un chiffre en ligne avec le multiple de valorisation de son principal concurrent Edenred, valorisé en Bourse fin avril un peu plus de 18 fois son revenu opérationnel de 2021.
Des espérances que de nombreux fonds avaient néanmoins trouvé très élevées lors des négociations menées par Goldman Sachs et Lazard, au point que deux finalistes (Bain et Silver Lake) sur les six candidats au départ se sont retirés.
Pourtant, Sodexo et CVC « avaient fini par trouver un terrain d’entente sur ce volet, même si la comparaison avec le leader Edenred et ses 50 millions d’utilisateurs n’est pas totale », affirme une source au fait des négociations. Ces attentes se couplaient aussi avec une gouvernance qui s’annonçait complexe.
Sodexo affirme donc aujourd’hui tourner la page. Dans le cadre de la revue stratégique, le groupe déclare avoir « défini une nouvelle feuille de route pour accélérer le développement de l’activité Services Avantages & Récompenses ».
Cap sur les start-up
Le groupe a mis les bouchées doubles avec les start-up. Il a signé trois partenariats commerciaux exclusifs (ou quasiment) avec des jeunes pousses leaders dans leur domaine : Skipr qui propose une application pour faciliter une mobilité combinant vélo, autopartage, scooter électrique ; Rosaly, une fintech qui offre une gestion automatique des demandes d’acompte sur salaire et Gymlib, une « sportech » promouvant des abonnements sportifs sans engagement.
par Anne Drif et Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/sodexo-jette-leponge-et-conserve-lintegralite-de-ses-titres-restaurants-1409331