Soumise aux aléas climatiques, la production mondiale de vin devrait baisser de 10 % en 2019
L’Organisation mondiale du vin (OIV) estime que la production mondiale devrait diminuer de 10 % cette année, à environ 263 millions d’hectolitres. Les trois vignobles leaders, l’Italie, la France et l’Espagne, sont ceux qui ont le plus subi le contrecoup des aléas climatiques.
2019 ne sera pas une grande année pour le vin dans le monde, en termes de production. Selon les premières estimations de l’Organisation mondiale du vin (OIV), les volumes chuteront de 10 %, à 263 millions d’hectolitres, par rapport à l’an passé. « Après deux années consécutives, qui peuvent être qualifiées d’extrêmement volatiles, 2019 ramène la production de vin à des niveaux moyens », a commenté ce jeudi le directeur général de l’Organisation, Pau Roca.
Les aléas climatiques sont les grands fauteurs de troubles. Gel, froid et pluie ont sévi au printemps dans les trois principaux vignobles mondiaux, l’Italie, la France et l’Espagne, puis est venue la sécheresse . Ces trois pays devraient voir leur production chuter de 15 % pour les deux premiers et de 24 % pour la troisième. Avec respectivement 46,6 millions d’hectolitres, 41,9 millions et 34,3 millions, les leaders feraient un score inférieur à leur moyenne quinquennale. Au total, l’Union européenne devrait fournir 60 % du vin dans le monde en 2019, avec 156 millions d’hectolitres. C’est 15 % de moins qu’en 2018. « Une baisse significative », souligne Pau Roca.
Belle année nord-américaine
L’Allemagne, malgré une production faible (9 millions d’hectolitres) ferait mieux que son score moyen sur cinq ans. Ce serait également le cas de l’Autriche, de la Roumanie et de la Hongrie. Le Portugal devrait être le seul européen à faire mieux en 2019 (+10 %) qu’un an avant, et mieux que sa moyenne quinquennale.
En dehors de l’Union européenne, les progrès de certains pays comme la Russie (+7 %) et la Géorgie (+1 %) sont à noter. Les Etats-Unis , qui totalisent environ 12 % de la production de l’hémisphère nord, achèvent une belle année pour la quatrième fois d’affilée, avec 23,6 millions d’hectolitres. « Ce chiffre basé sur les prévisions de vendanges pourrait être sensiblement revu dans les mois à venir lorsque plus d’informations seront disponibles », a souligné l’OIV. Les incendies qui ravagent actuellement la Californie ont démarré après les vendanges. Outre le vignoble et la production 2020, ils affectent les bâtiments abritant du vin.
Hémisphère sud : sécheresse
Les prévisions chinoises, elles, ne sont pas disponibles. Mais si la Chine a multiplié par sept sa production de raisin depuis 2000, le pays produit relativement peu de vin (9 millions d’hectolitres en 2018). Le gros des volumes est destiné au raisin de table et à la fabrication, en plein essor, de raisons secs.
Les chiffres de l’hémisphère sud, où les vendanges se sont terminées début 2019, sont « plus fiables ». La production est généralement inférieure à 2018, mais globalement en ligne avec les résultats quinquennaux, représentant 20 % des volumes mondiaux.
L’Amérique du sud est la région où la production chute le plus. L’Argentine, à -10 %, totalise 13 millions d’hectolitres, le Chili à -7 % sur un an (mais +8 % par rapport à la moyenne quinquennale) est à 12 millions, le Brésil en baisse de 5 %. En Afrique, l’Afrique du Sud, durement affectée par la sécheresse, recule fortement (-9 %), par rapport à la moyenne quinquennale. Enfin, en Océanie, l’Australie perd 3 % par rapport à 2018, la Nouvelle Zélande 1 %, proche des 3 millions d’hectolitres depuis quatre ans.