Ce partenariat s’inspire de celui lancé en Chine avec Alibaba. Uber Eats livrera 2.000 points de vente, soit près du quart des points de vente de la chaîne de cafés outre-Atlantique.

Ne pas réinventer la roue, dupliquer ce qui fonctionne ; Starbucks semble s’être approprié ce mantra. S’inspirant du partenariat  récemment lancé avec Alibaba en Chine , la chaîne de cafés s’associe à Uber pour proposer la livraison de ses produits sur une partie de son réseau aux Etats-Unis.

« Nous avons énormément appris sur la livraison et nous appliquons maintenant ces connaissances ici, aux Etats-Unis. Livrer est une question d’économie d’échelle – plus vous obtenez de transactions et de livraisons, plus vous pouvez être efficace », a déclaré le nouveau directeur général de Starbucks, Kevin Johnson, dans un entretien au « Financial Times ».

Après un projet pilote réussi à Miami, Starbucks envisage ainsi de proposer les services d’Uber Eats à ses clients dans 2.000 points de vente, soit près du quart des 8.500 cafés qu’il compte outre-Atlantique.

Trouver la bonne facturation

La livraison de cafés à domicile n’est pas un concept neuf pour Starbucks. Il y a trois ans, l’enseigne avait fait une première tentative similaire avec la société Postmates. Mais comme le prix de la livraison dépassait celui du café ordinaire, l’expérience avait tourné court. Sur cette question de la bonne facturation des frais de livraison, Kevin Johnson a déclaré qu’il était toujours en train « d’expérimenter ».

Parmi les autres initiatives que la multinationale basée à Seattle entreprend pour stimuler sa croissance, il cite de nouveaux produits, tels que le Draft Nitro Cold Brew, un café infusé froid chargé d’azote, ou encore le remaniement de son programme de fidélisation. Le groupe s’appuie également sur de nouveaux concepts, comme la « Starbucks Reserve Roastery », un espace dédié à la dégustation de cafés haut de gamme, véritable porte-étendard d’une future chaîne de cent boutiques de luxe où seront vendus les cafés de petits producteurs.

Uber Eats, une progression de 150 % sur un an

Pour Uber, l’annonce de ce partenariat sonne comme une victoire. Alors que la licorne américaine  a perdu près de 1 milliard de dollars au troisième trimestre (pour un chiffre d’affaires trimestriel de 2,95 milliards de dollars), son directeur général Dara Khosrowshahi présente Uber Eats comme une diversification réussie.

Cette division a généré 2,1 milliards de dollars de commandes brutes au troisième trimestre, en progression de 150 % par rapport au même trimestre de 2017, a-t-il déclaré mi-novembre en présentant pour la première fois des données chiffrées.

Lancé en 2014, Uber Eats a notamment convaincu les chaînes de restauration McDonald’s, Popeyes ou encore Subway. C’est désormais le plus grand service de livraison de nourriture aux Etats-Unis, proposé dans plus de 350 villes de 36 pays à travers le monde.

Dara Khosrowshahi a lancé Uber Eats à la conquête de nouveaux marchés en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et dans les banlieues du nord des Etats-Unis cette année. Il compte aussi sur elle pour réussir  l’entrée en Bourse d’Uber prévue l’an prochain.