
Végétarisme : un profil plutôt féminin, jeune, citadin et marginal
Le végétarisme est « un phénomène marginal en Europe », affirme FranceAgrimer sur la base d’une étude réalisée par le Credoc dans quatre pays de l’UE. On réduit la consommation de viande au nom de la santé. On l’arrête au nom de considérations éthiques de bien-être animal et d’environnement. En l’état des études, le profil du végétarien type est une femme, jeune, citadine et cadre.
Végétarisme, végétalisme ou veganisme remplissent les réseaux sociaux. A l’affût des évolutions des habitudes de consommation, les majors de l’agroalimentaire (Nestlé, Danone, Cargill…) investissent et l es start-up fleurissent avec le soutien des Gafa. Et pourtant « le phénomène, par son caractère encore marginal, reste difficilement mesurable, de manière précise et comparable dans le temps et entre les pays, faute d’enquêtes d’ampleur systématisées dans différents pays », estiment FranceAgrimer et l’Observatoire des habitudes alimentaires, qui ont demandé au Credoc de réaliser une étude exploratoire sur le végétarisme dans quatre pays d’Europe.
Les mots eux-mêmes sont mal, voire pas connus du public. Ainsi, certains sondés se considèrent végétariens parce qu’ils ne mangent plus de viande très régulièrement, ajoute FranceAgrimer.
Des raisons non financières
Quoi qu’il en soit et compte tenu du caractère partiel des données, « à peine 6 % des sondés interrogés en France, en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne se déclarent végétariens, végétaliens ou véganes ». Un chiffre « peut-être surestimé » compte tenu du fait que certains végétariens déclarés consomment de manière ponctuelle ou plus régulièrement de la viande.
Même si « les végétariens restent très minoritaires », des tendances émergent comme celles de personnes qui limitent leur consommation de viande « pour des raisons non financières sans pour autant franchir le pas du végétarisme ». Elles représenteraient entre 20 et 25 % des populations des quatre pays étudiés : France, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni.
Arrêt total, cause animale
L’étude montre que les raisons pour lesquelles on décide de manger moins de viande ou de ne plus en manger sont multiples. Elles varient selon le pays et le répondant. La santé est le plus fréquemment invoquée par ceux qui ont décidé de manger moins de viande. L’arrêt total, en revanche, résulte de considérations éthiques, dont la cause animale . Le souci du bien-être animal semble marquer un changement d’attitude à l’égard de la viande, surtout chez les jeunes, plus réceptifs que leurs aînés aux arguments éthiques.
Même s’il est difficile d’établir un profil de végétarien dans chaque pays en raison du faible nombre de personnes identifiées, poursuit FranceAgrimer, le phénomène semble attirer davantage les femmes, les moins de trente-cinq ans, les populations urbaines, cadres ou très diplômés. Plus répandu, le flexitarisme répondrait à des logiques légèrement différentes s’inscrivant dans une tendance « consommer moins mais mieux ».
Source : Végétarisme : un profil plutôt féminin, jeune, citadin et marginal | Les Echos