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Viande végétale : Impossible Foods passe la seconde pour conquérir le marché européen

La start-up américaine a déposé une demande auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments afin d’autoriser la mise sur le marché de son produit signature, l’« Impossible Burger ». Mais la présence d’OGM pourrait rendre la procédure plus longue que prévu.

 

Sans hème, l’« Impossible Burger » ne pourrait de toute façon pas exister.

Impossible Foods n’a pas abandonné l’idée de conquérir le Vieux continent. Jusqu’ici, la championne des viandes à base de plantes avait donné la priorité aux Etats-Unis et à l’Asie. Mais la pépite américaine a déposé le 30 septembre dernier une demande auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments afin d’autoriser la mise sur le marché de son produit signature, l’« Impossible Burger ».

La requête concerne plus précisément la léghémoglobine de soja, un ingrédient capital du burger. Derrière ce nom sibyllin, une molécule, connue aussi sous l’appellation de « hème », produite grâce à des levures génétiquement modifiées.

Ingrédient miracle

Or, sur le territoire européen, les OGM ne bénéficient pas d’une libre circulation. La réglementation est bien plus stricte qu’aux Etats-Unis ou en Asie. Il est donc impossible pour la start-up d’importer ses alternatives à la viande sans permission préalable. Et la procédure d’autorisation sera probablement longue.

Mais si l’UE est particulièrement sévère sur la question des OGM, elle ne devrait toutefois pas freiner les ambitions d’Impossible Foods. Certes, l’Europe rechigne à en produire mais elle accepte d’en importer. Notamment pour l’alimentation des animaux, dont 80 % des importations est OGM, principalement les tourteaux de soja, selon le ministère de la Transition écologique .

Sans hème, l’« Impossible Burger » ne pourrait de toute façon pas exister. La molécule est effectivement son ingrédient miracle. C’est cet additif qui donne à la viande végétale un goût de fer et la fait « saigner ». Elle a été développée et brevetée par le patron de la jeune pousse, Pat Brown, ancien professeur de biochimie à Stanford. Et Impossible Foods a dépensé des millions de dollars pour la parfaire.

Marché encombré

Malgré sa réputation et celle de ses produits, Impossible Foods devra jouer des coudes pour se faire une place sur le marché européen déjà encombré. Il y a deux semaines, sa grande rivale, Beyond Meat, a noué un partenariat avec la chaîne de restauration Buffalo Grill. Les burgers végétariens sont désormais distribués dans les 360 enseignes de l’entreprise.

La pépite hollandaise « The Vegetarian Butcher » bénéficie elle aussi d’une force de frappe grâce à son rachat par Unilever. Le colosse de l’agroalimentaire Nestlé s’est également positionné pour vendre sa viande de contrefaçon. La firme suisse commercialise notamment son burger végétarien dans 1.500 McDonald’s allemands.

Selon Bloomberg, les alternatives à la viande pourraient atteindre 9 % du marché mondial de la viande estimé à 2.700 milliards de dollars d’ici 2040, selon Simon Powell, analyste chez Jefferies, contre moins de 1 % à l’heure actuelle.

Source : Viande végétale : Impossible Foods passe la seconde pour conquérir le marché européen | Les Echos